Altice ouvert au rachat de l'opérateur Bouygues Telecom

reuters.com  |   |  541  mots

BARCELONE (Reuters) - Altice, maison mère du câblo-opérateur Numericable qui est sur le point d'absorber SFR, est ouvert au rachat de Bouygues Telecom, filiale de Bouygues, pour consolider un marché très concurrentiel, a déclaré jeudi son directeur général.

Dirigeants du secteur comme banquiers d'affaires prédisent une réduction du nombre d'acteurs sur un marché français du mobile déstabilisé par près de trois années de guerre des prix déclenchées par le lancement des offres à prix cassés de Free mobile (Iliad) en janvier 2012.

Numéro trois dans le mobile, Bouygues Telecom a été le plus rudement touché car plus petit que ses principaux concurrents et avec une présence limitée dans le fixe.

"Nous nous considérons comme les acheteurs naturels (de Bouygues Telecom). Nous avons une importante base de revenus donc il y aurait un important potentiel de synergies", a déclaré Dexter Goei, lors de la conférence Morgan Stanley sur les télécoms, les médias et la technologie à Barcelone.

Il s'agirait d'un nouveau pari ambitieux pour Patrick Drahi et son groupe Altice dont l'endettement est déjà élevé et qui serait vraisemblablement contraint de céder certains actifs de Bouygues Telecom pour obtenir le feu vert des autorités de régulation.

Il doit également mener à bien l'intégration de SFR, dont le rachat devrait être bouclé jeudi prochain, donnant naissance à un nouveau puissant numéro deux français des télécoms derrière l'opérateur historique Orange.

Selon Dexter Goei, Altice est prêt à engager des discussions avec le groupe de BTP et de construction Bouygues contrôlé par Martin Bouygues et sa famille. "Si vendredi, nous recevons un coup de téléphone de Bouygues, alors pourquoi pas ? Nous aurons cette discussion. Je serais surpris s'il n'y avait pas d'effort en 2015 pour que la consolidation en France se fasse", a-t-il dit.

Le directeur général a ajouté qu'Altice n'aurait pas besoin de procéder à une augmentation de capital pour un rachat potentiel de Bouygues Telecom valorisé par les analystes entre 4,5 et 5 milliards d'euros.

Une telle opération ne conduirait pas non plus à des niveaux de dettes inacceptables, a-t-il fait valoir, en expliquant qu'Altice aurait déjà le temps de se désendetter pendant l'examen par les régulateurs du projet d'opération qui prendrait vraisemblablement entre 8 et 12 mois.

Orange, Iliad et Bouygues ont mené des discussions au printemps dernier en vue d'une consolidation mais sans parvenir à un accord en raison principalement de divergences sur le prix.

Le PDG d'Orange, Stéphane Richard, a réaffirmé jeudi qu'un marché à quatre acteurs n'était pas tenable à ses yeux.

"Compte tenu du niveau des investissements nécessaires au déploiement du fixe et du mobile et des attributions de fréquences à venir, nous verrons le sujet de la consolidation revenir sur la table", a-t-il dit lors de la même conférence.

En dehors de la France, Altice convoite également les opérations au Portugal du brésilien Oi mais doit faire face à la concurrence des fonds de capital investissement Apax Partners et Bain Capital.

(Leila Abboud, Gwénaëlle Barzic pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)

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