Lueur d'espoir en 2015 pour les télécoms en Europe

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Lueur d'espoir en 2015 pour les télécoms en Europe[reuters.com]
(Crédits : Reuters.com)

par Leila Abboud et Danilo Masoni

BARCELONE (Reuters) - Plusieurs opérateurs européens osent exprimer l'espoir de voir enfin la lumière au bout du tunnel l'an prochain après plusieurs années de repli de leurs revenus, à la faveur de l'essor de la 4G, d'une diminution des pressions réglementaires et d'une amorce de consolidation du secteur.

Les dirigeants de Telefonica, Orange et Deutsche Telekom réunis à Barcelone cette semaine ont exprimé un optimisme prudent face aux investisseurs participant à la conférence Morgan Stanley sur les télécoms, les médias et la technologie.

Ce redressement est lié pour partie au fait que les baisses de prix imposées par la réglementation européenne sur les frais d'itinérance et les coûts de terminaison d'appel, qui correspondent aux coûts d'acheminement que les opérateurs se facturent entre eux, ont été pour l'essentiel répercutées.

Mais les opérateurs commencent également à récolter les fruits des importants investissements réalisés pour acquérir des fréquences et déployer des réseaux de dernière génération mobile permettant de regarder des vidéos et de surfer sur le web sur les smartphones et les tablettes.

En Allemagne, en Irlande et en Espagne, des opérations de consolidation ont par ailleurs abouti à l'absorption d'opérateurs low cost, ce qui devrait atténuer les pressions concurrentielles. En Autriche, où le nombre d'opérateurs avait diminué en 2013, les prix ont augmenté d'environ 20%.

Le directeur général de Vodafone, Vittorio Colao, s'est dit confiant quant à une amélioration des tendances opérationnelles alors que le groupe enrôle un nombre croissant d'abonnés 4G qui ont tendance à consommer davantage de données et à souscrire des forfaits plus chers.

"La musique a l'air bonne mais il faudra voir comment elle se joue. La question reste de savoir si nous serons en mesure de monétiser la 4G à mesure que les gens s'équipent en téléphone."

Seulement 10% des abonnés de Vodafone ont adopté la 4G, un chiffre très inférieur à ceux de ses concurrents américains Verizon et AT&T qui ont commencé à déployer la 4G dès 2010 et ont transféré la quasi-totalité de leurs clientèle vers leurs nouveaux tarifs.

UN T3 DE BON AUGURE

Pour l'espagnol Telefonica, qui a essuyé une baisse de 15% de ses revenus sur son marché national l'an dernier sur fond de forte récession, la stratégie qui a consisté à mettre en avant des forfaits couplés associant fixe et mobile a payé, a expliqué son directeur général délégué, José Maria Alvarez-Pallete.

"Le troisième trimestre a été sensiblement meilleur que le deuxième", a-t-il souligné. "En 2015, nous devrions être en territoire positif en termes de revenus."

Cet optimisme a porté l'indice sectoriel des télécoms ces dernières semaines et conduit plusieurs analystes à relever leur opinion sur le secteur. L'indice des télécoms européens est en hausse d'environ 8% cette année, une performance supérieure à celle des médias, de la technologie ou de la distribution.

Cette performance a eu pour effet de réduire l'écart ancien de valorisation entre les opérateurs européens et les groupes homologues américains, qui sont, eux, confrontés aux baisses de prix engagées par les numéros trois et quatre du secteur outre-Atlantique, T-Mobile US et Sprint.

Au troisième trimestre, 21 des 24 groupes basés dans l'ouest de l'Europe ont dépassé le consensus, souligne Javier Borrachero, analyste à Kepler Cheuvreux, dans une note, évoquant une tendance "complètement sans précédent au cours des quatre dernières années".

Deutsche Telekom, Telenor, Swisscom et Telefonica ont de fait vu leurs revenus progresser au troisième trimestre grâce à la résistance de leurs marchés nationaux ou à l'exposition aux marchés émergents. Chez Orange, Vodafone et KPN, le rythme de la baisse du chiffre d'affaires a ralenti.

Pour Emmet Kelly, analyste à Morgan Stanley, les chiffres d'affaires des services mobiles en Europe pourraient revenir à l'équilibre ou même croître de quelques points de pourcentage l'an prochain. Ils ont reculé de 9% en 2013 mais le repli a ralenti avec des reculs compris entre 4% et 5% au troisième trimestre.

L'agence de notation Moody's se montre plus prudente, pronostiquant une baisse de 0,5% à 2% du chiffre d'affaires global l'an prochain.

Emmet Kelly souligne que le rythme du redressement du chiffre d'affaires reste difficile à prédire. "Beaucoup va dépendre des bénéfices potentiels de consolidations sur un même marché", a-t-il expliqué à Reuters.

La France, l'Espagne, l'Italie et le Danemark pourraient être le théâtre de telles reconfigurations.

(Gwénaëlle Barzic pour le service français, édité par Dominique Rodriguez)

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