Athènes entretient la polémique sur le dossier russo-ukrainien

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Athenes entretient la polemique sur le dossier russo-ukrainien[reuters.com]
(Crédits : Francois Lenoir)

ATHENES (Reuters) - Le nouveau chef de la diplomatie grecque, Nikos Kotzias, a alimenté jeudi la controverse qui l'oppose à ses homologues européens sur la question de nouvelles sanctions contre la Russie, notant qu'Athènes ne céderait à aucune forme de chantage.

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE se sont réunis en urgence jeudi à Bruxelles pour évaluer la situation face à l'aggravation des combats dans l'est de l'Ukraine.

Le gouvernement d'Alexis Tsipras, formé mardi, n'a pas apprécié qu'un projet de déclaration commune sur l'Ukraine ait été rendu public sans son consentement et l'a fait savoir.

Dans une déclaration diffusée juste avant la réunion de Bruxelles, Nikos Kotzias affirme que certains partenaires européens d'Athènes ont tenté de placer le nouveau pouvoir issu des élections de dimanche devant un fait accompli, suggérant une forme de chantage lié au poids de la dette de la Grèce et à sa volonté de la renégocier.

"Quiconque pense qu'en raison de sa dette, la Grèce va renoncer à sa souveraineté et à une participation active dans le processus européen de décision politique commet une erreur", poursuit-il.

A son arrivée à Bruxelles, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a estimé que la nouvelle ligne diplomatique de la Grèce ne facilitait pas le débat sur la Russie et l'Ukraine.

"Nous verrons dans le courant de la journée comment la discussion évolue. Ce n'est un secret pour personne que la nouvelle position du gouvernement grec n'a pas rendu le débat d'aujourd'hui plus facile", a-t-il dit.

"Je ne peux pas donner de prévision sur le point d'arrivée de nos discussions", a poursuivi le ministre allemand.

D'après le projet de déclaration diffusée mercredi, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne devraient prolonger jusqu'à la fin de l'année les sanctions imposées en mars à des dizaines de personnalités russes et ukrainiennes en riposte à l'annexion de la Crimée, élargir la liste des personnalités visées et demander à la Commission de préparer de nouvelles mesures en réaction à l'intensification des combats dans l'est de l'Ukraine.

(George Georgiopoulos, avec Philip Blenkinsop à Bruxelles, Henri-Pierre André pour le service français)