LOME (Reuters) - Faure Gnassingbé vise un troisième mandat consécutif à l'issue de l'élection présidentielle à un tour organisée samedi au Togo, face à une opposition divisée.
Le chef de l'Etat, qui a succédé en 2005 à son père, au pouvoir pendant 38 ans, affronte quatre candidats, dont le mieux placé est Jean-Pierre Fabre, deuxième à la présidentielle de 2010.
Environ 3,5 millions d'électeurs, sur une population totale de 7 millions d'habitants, sont appelés aux urnes pour ce scrutin. Les premiers résultats sont attendus dimanche.
Le scrutin a été retardé de dix jours en raison d'une polémique sur les modalités du dépouillement.
La campagne électorale s'est cependant globalement déroulée dans le calme et a été épargnée par les tensions qui avaient débouché sur les violences postélectorales de 2005 et leurs centaines de morts.
Faure Gnassingbé s'est engagé à poursuivre la stabilisation du pays qui bénéficie depuis dix ans d'une croissance soutenue par le développement d'infrastructures et il a promis davantage d'écoles et de routes.
L'opposition appelle quant à elle au changement après 48 années de pouvoir aux mains de la famille Gnassingbé.
Ces derniers mois, des grèves d'enseignants ou de personnels de santé ont donné lieu à des incidents et le pays est toujours confronté à une grande pauvreté.
L'élection a été retardée de dix jours en raison de plaintes de l'opposition sur les modalités du dépouillement et de l'annonce des résultats.
Ce délai a été mis à profit pour faire vérifier par des experts les listes électorales, truffées d'erreurs qui pourraient bénéficier au président sortant selon l'opposition.
Le camp de Jean-Pierre Fabre a également prévenu vendredi qu'il n'accepterait pas les résultats annoncés à partir d'un nouveau système électronique de comptage des voix, dénommé SUCCES.
"S'ils insistent sur l'utilisation (de ce système), cela pourrait mener à un soulèvement populaire", a déclaré Eric Dupuy, porte-parole du candidat de l'opposition.
La commission électorale n'a pas commenté ces propos dans l'immédiat.
Il est prévu que les bulletins papier soient également comptabilisés.
Un porte-parole du secrétaire général des Nations unies a souhaité que toutes les éventuelles contestations passent par les tribunaux, au lieu de s'exprimer dans la rue.
(David Lewis, John Zodzi; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)