L'évacuation de Notre-Dame-des-Landes à l'étude, dit Matignon

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PARIS (Reuters) - Les autorités françaises sont toujours en train d'étudier la faisabilité juridique et opérationnelle d'une évacuation du site occupé par les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), a-t-on déclaré vendredi à Matignon.

Les partisans du projet s'inquiètent de voir que l'évacuation du site de 1.600 hectares promise à l'automne par Manuel Valls, alors Premier ministre, ne semble pas sur le point de se faire.

"Nous sommes dans un état de droit qui ne saurait être bafoué. Le cadre d'une intervention doit être maîtrisé. Nous devons avant tout clarifier une situation de précontentieux avec la Commission Européenne", a-t-on déclaré dans l'entourage du Premier ministre, Bernard Cazeneuve.

"Cette opération doit être préparée méticuleusement et les étapes doivent être préparées. Il faut être irréprochable juridiquement et opérationnellement", a-t-on ajouté. "Pendant que nous interrogeons l'UE, nous examinons les conditions opérationnelles d'engagement des forces dans un contexte de menace terroriste élevé".

Le projet d'aéroport est soumis au respect du droit européen. Une directive européenne oblige notamment à soumettre des projets d'infrastructure à une étude sur leur impact environnemental. Or en avril 2014, la Commission européenne avait adressé une mise en demeure à la France pour manquement à cette obligation légale, estimant que les évaluations établies étaient trop fragmentées.

L'Autorité environnementale, instance ministérielle, a été saisie. Mais Paris n'a toujours pas répondu à ce jour à la mise en demeure, même si un document est en préparation.

Le dossier Notre-Dame-des-Landes s'annonce comme l'un des sujets épineux de la fin du quinquennat de François Hollande.

Pour tenter de déminer la crise, le chef de l'Etat a organisé une consultation locale en juin dernier qui a vu le projet, dont les opposants mettent en doute la pertinence, recueillir 55% de voix favorables.

Manuel Valls, qui a quitté Matignon mardi pour se lancer dans la course à l'élection présidentielle, a fait savoir mi-novembre que les travaux de construction commenceraient "dès que possible".

Une première tentative d'évacuation du site avait échoué en 2012. Début octobre, plusieurs milliers d'opposants au projet ont manifesté pour affirmer leur détermination à défendre la ZAD, la "zone d'aménagement différée", qu'ils ont rebaptisée "zone à défendre".

(Elizabeth Pineau et Gérard Bon)