Sanctions en Tunisie après l'attentat de Sousse en juin 2015

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Mise en cause des forces de securite tunisiennes dans l'attentat de sousse[reuters.com]
(Crédits : © Zohra Bensemra / Reuters)

TUNIS (Reuters) - Six gardiens des forces de sécurité tunisiennes ont été inculpés de non-assistance à personne en danger dans le cadre de l'enquête sur la mort de 38 personnes, dont 30 touristes britanniques, tuées sur une plage de Sousse en juin 2015.

Ils ont été laissés en liberté dans l'attente de la conclusion de l'enquête, a déclaré mardi un porte-parole de la section anti-terroriste de la police judiciaire. Quatorze autres personnes ont été arrêtées dans le cadre de cette enquête.

L'annonce de leur inculpation a fait suite à la publication quelques heures plus tôt en Grande-Bretagne des conclusions d'une enquête menée sur la mort des 30 touristes britanniques.

L'enquête est très critique sur l'attitude des forces de sécurité tunisiennes mais ne conclut pas à une négligence fatale du tour-opérateur qui organisait le séjour.

Dans ses conclusions, le juge Nicholas Loraine-Smith note que la réplique des forces de sécurité tunisiennes a été "au mieux désordonnée et au pire lâche".

Le 26 juin 2015, le tireur, Seifeddine Rezgui, a parcouru à pied près de trois kilomètres entre le moment où des complices l'ont déposé et le moment où il a été tué par les forces de sécurité. Dans l'intervalle, il a assassiné 30 touristes britanniques et huit Tunisiens. L'attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique.

Les touristes britanniques avaient réservé leur voyage via Thomson Holidays, une filiale du groupe TUI.

Leurs familles ont reproché au voyagiste de ne pas avoir suffisamment informé ses clients des avertissements du gouvernement britannique quant à des séjours en Tunisie et de ne pas avoir non plus facilité les annulations après un précédent attentat commis en mars 2015 au musée du Bardo, à Tunis.

Mais le juge Loraine-Smith a déclaré que les touristes ne dépendaient pas du tour-opérateur ou de l'hôtel et qu'il lui était par conséquent impossible de conclure à une négligence.

Il a cependant noté que le groupe TUI n'avait pas actualisé son site internet à la suite de l'attentat du Bardo et que les instructions données aux opérateurs téléphoniques du groupe ne leur demandaient pas de renvoyer les clients inquiets aux avis diffusés par le Foreign Office.

(Tarek Amara, avec Alistair Smout à Londres, Henri-Pierre André et Gilles Trequesser pour le service français)