Les forces irakiennes élaborent de nouvelles tactiques à Mossoul

reuters.com  |   |  529  mots
Les forces irakiennes elaborent de nouvelles tactiques a mossoul[reuters.com]
(Crédits : Khalid Al-Mousily)

par Angus MacSwan

MOSSOUL, Irak (Reuters) - Les forces irakiennes élaborent de nouvelles tactiques pour "surprendre" les djihadistes solidement retranchés dans la vieille ville de Mossoul, rapportent des responsables militaires.

Lancée il y a six mois, l'opération de reconquête de Mossoul a permis à Bagdad de reprendre toute la partie orientale et la moitié de la partie ouest de la grande ville du nord de l'Irak.

Les forces spéciales du CTS (Service de contre-terrorisme) continuent de progresser maison par maison dans les quartiers situés autour de la vieille ville.

Mais les unités de la police fédérale et de la Force de réaction rapide, qui dépend du ministère de l'Intérieur, piétinent depuis qu'elles ont atteint le centre historique, parcouru de ruelles étroites, où Daech résiste avec acharnement à l'aide de voitures kamikazes, de snipers et de mortiers.

"Dans les prochains jours, nous surprendrons les terroristes de Daech en les ciblant et les éliminant à l'aide de nouveaux plans" actuellement débattus par l'état-major, a déclaré vendredi à la télévision publique le général Yahya Rasool, porte-parole du ministère de la Défense.

Il est notamment envisagé de déployer des unités supplémentaires de snipers pour combattre les tireurs de l'Etat islamique, a dit un officier de la police fédérale.

SADR LANCE UN AVERTISSEMENT

Les djihadistes s'installent chez des habitants pour viser les troupes irakiennes, s'attirant en représailles des frappes d'artillerie ou d'aviation qui causent la mort de civils.

Selon des témoins et la Protection civile irakienne, des dizaines d'habitants de Mossoul ont péri ensevelis sous les décombres de plusieurs bâtiments dévastés le 17 mars par une explosion massive provoquée par des raids aériens.

Les hommes de Daech ont également lancé plusieurs contre-attaques et le ciel nuageux et la pluie de ces dernières semaines réduisent l'efficacité du soutien aérien apporté par la coalition anti-EI aux forces irakiennes.

L'opération de reconquête lancée le 17 octobre mobilise au total quelque 100.000 militaires et policiers, miliciens chiites et peshmergas kurdes.

A Bagdad, l'influent imam chiite Moktada al Sadr a déclaré vendredi à des milliers de partisans que seules l'armée et les forces de sécurité irakiennes étaient habilitées à tenir les territoires reconquis. "Personne d'autre, que ce soient l'occupant, les forces étrangères ou d'autres", a-t-il ajouté.

Les groupes paramilitaires chiites jouent un rôle capital dans l'encerclement des djihadistes à Mossoul et Sadr redouterait que des milices rivales ne cherchent à contrôler des territoires sous prétexte de combattre Daech.

Les "brigades de la paix" (Saraya al Islam) fidèles à l'imam Sadr ne sont déployées que dans et autour de Samarra, où se trouve un sanctuaire chiite, à 300 km au sud de Mossoul.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), environ 400.000 habitants seraient encore pris au piège dans la vieille ville de Mossoul, où il n'y a ni eau potable ni électricité et où la nourriture n'entre plus.

(Avec la rédaction de Bagdad, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)