Les avocats de Trump tentent de saper l'enquête russe

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(Crédits : Carlos Barria)

WASHINGTON (Reuters) - Les avocats de Donald Trump travaillent à trouver les moyens de limiter ou de réduire le périmètre de l'enquête confiée au procureur spécial Robert Mueller sur l'ingérence russe dans la campagne présidentielle américaine.

Le Washington Post a fait état jeudi soir de cette stratégie des conseillers juridiques du président américain, une information confirmée par le New York Times citant des personnes connaissant la situation et s'exprimant sous couvert d'anonymat.

John Dowd, l'un des avocats de Donald Trump, a démenti ces informations affirmant que Robert Mueller "était un type droit et honnête".

Un autre conseiller juridique du président, Jay Sekulow, a déclaré au New York Times que travailler sur la question de possibles conflits d'intérêt était ce qu'il convenait de faire mais n'a pas répondu sur les informations des deux quotidiens.

Donald Trump aurait demandé à ses conseillers de lui fournir une évaluation de ses prérogatives en matière de pardon et de grâce pour ses conseillers, les membres de sa famille et lui-même dans cette affaire de l'ingérence russe, indique une source citée par le Washington Post.

Une autre personne a indiqué que Trump avait discuté avec ses avocats de cette question du pardon présidentiel.

Le procureur Robert Mueller, désigné au mois de mai avec l'approbation du département de la Justice, mène une enquête sur une tentative de la Russie d'influencer le résultat de l'élection présidentielle et sur une possible collusion entre l'entourage de Trump et des représentants russes.

CONFLITS D'INTÉRÊTS

Donald Trump, qui ne cesse de dénoncer une "chasse aux sorcières", pourrait être visé par une enquête pour entrave présumée à la justice.

Dans un entretien publié mercredi par le New York Times, le président américain a adressé une menace à peine voilée au procureur spécial, le mettant en garde contre la tentation d'enquêter sur ses finances et sur celles des membres de sa famille.

Comme il l'avait fait à l'égard de l'ancien directeur du FBI, James Comey, qu'il avait limogé, Donald Trump a eu recours à l'allusion, laissant entendre que Robert Mueller pourrait être lui-même l'objet d'un conflit d'intérêts.

"Il y a de nombreux autres conflits d'intérêts dont je n'ai pas parlé mais je le ferai à un moment donné", affirmait l'homme d'affaires.

La Maison blanche travaillerait également à trouver des arguments juridiques éthiques pour affaiblir la procédure conduite par Robert Mueller.

Ces propos de Donald Trump ont été qualifiés de troublants par le représentant démocrate Adam Schiff qui siège à la commission du Renseignement de la chambre basse du Congrès qui mène une enquête parallèle sur cette affaire.

Le porte-parole de l'équipe juridique de Donald Trump, Mark Corallo, a confirmé vendredi son départ dans le cadre d'une réorganisation qui prévoit l'embauche de Ty Cobb, un avocat chevronné de Washington.

La presse américaine indiquait que l'avocat en chef Marc Kasowitz avait vu ses prérogatives réduites mais des sources ont confirmé à Reuters qu'il n'avait pas quitté l'équipe juridique.

(Mark Hosenball et Karen Freifeld; Pierre Sérisier pour le service français)