Les "politiques clivantes" ne sont plus possibles, dit Obama

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(Crédits : Jonathan Ernst)

WASHINGTON (Reuters) - Barack Obama est sorti jeudi de sa réserve pour inviter les électeurs à faire obstacle aux "politiques clivantes", à l'occasion de l'élection des gouverneurs de Virginie et du New Jersey.

Les deux scrutins auront lieu le 7 novembre, un an avant les "midterms", premier vrai test électoral pour Donald Trump depuis celui de 2016.

"Les politiques clivantes que nous avons si souvent vues ne sont plus possibles. Elles ont des siècles", a déclaré son prédécesseur lors d'un rassemblement électoral à Newark, dans le New Jersey.

"Nous pensions avoir tourné la page de certaines des politiques auxquelles nous assistons aujourd'hui. On se croirait revenu il y a 50 ans. Nous sommes au XXIe siècle, pas au XIXe", a poursuivi Barack Obama, tandis que la foule scandait "Four more years !" (Quatre ans de plus !), slogan de sa deuxième campagne présidentielle.

"Certains tentent délibérément d'attiser la colère, de diaboliser ceux qui ont des idées différentes pour mobiliser leur base parce cela donne un avantage tactique à court terme", a-t-il poursuivi, sans nommer Donald Trump.

Quelques heures plus tôt, l'ancien président républicain George W. Bush, s'était lui aussi indigné des politiques mises en oeuvre dans les domaines de l'immigration et du commerce, parlant "de brutalités et de préjugés".

Depuis son départ de la Maison blanche, en janvier, Barack Obama s'est exprimé à plusieurs reprises dans le cadre de collectes de fonds privés, mais s'est globalement tenu à l'écart du débat politique. Il a toutefois réagi par écrit aux tentatives républicaines de démantèlement de ses réformes de l'assurance maladie et de la législation sur l'immigration.

La Virginie et le New Jersey sont les deux seuls Etats qui élisent leur gouverneur au cours d'années impaires. La première, considérée comme un bon indicateur de la tendance fédérale, fera l'objet d'une attention particulière.

Le démocrate Ralph Northam, actuel gouverneur adjoint, et Ed Gillespie, ancien président du comité national républicain qui a le soutien de la Maison blanche, y sont au coude-à-coude dans les intentions de vote.

Barack Obama l'a emporté dans cet Etat en 2008 et 2012. Hillary Clinton y a quant à elle devancé Donald Trump de cinq points en 2016.

Dans le New Jersey, les sondages créditent le démocrate Phil Murphy d'une confortable avance sur la républicaine Kim Guadagno, qui pâtit de l'impopularité de Trump à l'échelle locale et de celle du gouverneur sortant, Chris Christie, dont elle est l'adjointe.

Barack Obama a toutefois invité les électeurs à se mobiliser. "Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais on ne peut pas considérer qu'une élection est jouée d'avance", a-t-il souligné, évoquant la défaite surprise d'Hillary Clinton face à Donald Trump.

(John Whitesides, Jean-Philippe Lefief pour le service français)