L'UE réfléchit à un allègement des sanctions contre la Russie

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L’ue divisee sur le futur des sanctions contre la russie[reuters.com]
(Crédits : © Yves Herman / Reuters)

BRUXELLES (Reuters) - Les chefs d'Etat et de gouvernement européens débattront lors du Conseil des 20 et 21 octobre d'un éventuel allègement des sanctions économiques imposées à la Russie, qui suscitent l'irritation croissante de certains Etats membres.

Ces mesures, adoptées après l'annexion de la Crimée, en mars 2014, puis en raison du rôle joué par Moscou dans le conflit dans l'est de l'Ukraine, ont peu de chances d'être levées à cette occasion, mais le sommet permettra d'évaluer les forces en présence, alors que de grandes entreprises comme Siemens ou Auchan cherchent à les contourner.

Le divorce annoncé entre Londres et l'UE et les tensions entre Bruxelles et les nationalistes au pouvoir en Pologne vont sans doute affaiblir le camp des partisans de la fermeté.

Parmi les adversaires de la reconduction des sanctions, on trouve l'Italie, la Grèce, Chypre, la Slovaquie et la Hongrie. Tous souhaitent renouer des liens commerciaux avec la Russie, premier fournisseur de gaz naturel de l'UE, notamment pour relancer une croissance stagnante.

"Il sera de plus en plus difficile de continuer à reconduire les sanctions, mais on peut y arriver si les sceptiques sont convaincus que les sanctions ne sont pas la seule composante de la politique de l'UE à l'égard de la Russie", commente un membre de l'administration européenne.

"Il y aura ceux qui veulent mettre la barre plus bas pour la Russie, faire savoir que, si Moscou lâche un peu lest, l'UE sera prête à normaliser un peu la situation. Et puis, il y aura ceux qui veulent mettre la barre plus haut.

"En fin de compte, on restera plus ou moins où nous en sommes. L'avantage des partisans de l'allègement, c'est que la prolongation des sanctions suppose l'unanimité. Reste que personne ne veut s'y opposer seul. Ce serait différent s'ils se mettaient à plusieurs", a-t-il ajouté.

L'Italie souhaite un débat en profondeur sur le coût des sanctions, qui sont en vigueur jusqu'en janvier, plutôt qu'une reconduction automatique tous les six mois.

Les partisans de la fermeté sont de leur côté de plus en plus nombreux à reconnaître que le consensus sera plus difficile à obtenir en l'absence de concessions.

(Gabriela Baczynska, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Tangi Salaün)