L'Afrique du Sud veut empêcher une fuite de Grace Mugabe

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(Crédits : Philimon Bulawayo)

JOHANNESBURG (Reuters) - La police sud-africaine a dit jeudi avoir placé les frontières du pays en état d'alerte pour empêcher une éventuelle fuite à l'étranger de la première dame du Zimbabwe, Grace Mugabe, visée par une plainte pour agression et soupçonnée d'avoir frappé une jeune femme dans un hôtel de Johannesburg.

La situation est d'autant plus délicate à gérer pour le gouvernement sud-africain que le président zimbabwéen Robert Mugabe est arrivé dans le même temps en Afrique du Sud pour un sommet régional. Il n'a fait aucun commentaire public jusqu'à présent.

La police sud-africaine a terminé son enquête à propos de l'agression présumée et attend de se voir officiellement notifiée de la demande d'immunité diplomatique de Grace Mugabe avant de décider de la marche à suivre, a-t-on appris jeudi de source policière.

"Nous ne préparons pas de mandat d'arrêt pour le moment", indique-t-on.

Grace Mugabe, 52 ans, voyageait apparemment avec un passeport ordinaire et ne bénéficie donc pas automatiquement de l'immunité. Les autorités sud-africaines disent ne pas savoir où elle se trouve mais ont assuré mercredi qu'elle était toujours dans le pays.

"PAS INTÉRESSÉE"

L'ancien procureur Gerrie Nel, qui a instruit l'affaire Oscar Pistorius et exerce désormais les fonctions d'avocat pour une organisation de défense des droits civiques, s'est dit jeudi prêt à défendre la jeune femme qui accuse la première dame du Zimbabwe de l'avoir agressée.

Gabriella Engels, une mannequin de 20 ans, dit avoir été frappée avec une rallonge électrique par Grace Mugabe le week-end dernier alors qu'elle était venue rendre visite à ses enfants, Robert et Chatunga, dans un hôtel de luxe de Johannesburg.

D'après Gerrie Nel, une "tierce partie" a proposé un arrangement financier en liquide à la jeune femme mais sa famille "n'est pas intéressée".

Le ministre sud-africain de la Police, Fikile Mbalula, a de son côté déclaré que les forces de sécurité avaient reçu pour instruction de ne pas laisser Grace Mugabe quitter le pays.

"Nous avons déjà placé nos frontières en état d'alerte, concernant son départ du pays, donc il n'y a pas de question à ce sujet", a-t-il dit à la presse.

La police assure que Grace Mugabe ne bénéficiera d'aucun traitement de faveur.

Mais selon Riaan Louw, un avocat spécialisé dans les affaires criminelles, le parquet pourrait néanmoins décider de classer l'affaire pour éviter un scandale diplomatique. Il lui suffirait pour cela de décréter que les blessures infligées à Gabriella Engels ne sont pas suffisamment graves, estime-t-il.

Le nom de Grace Mugabe est régulièrement évoqué pour succéder un jour à son mari, qui est âgé de 93 ans.

(Ed Cropley; Tangi Salaün pour le service français)