Grèce : L'UE met un terme à la procédure pour déficit excessif

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(Crédits : Alkis Konstantinidis)

BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne a décidé lundi de clore la procédure disciplinaire pour déficit excessif à l'encontre de la Grèce au vu de l'amélioration de la situation budgétaire du pays à la faveur de la reprise de son économie.

Cette décision, quoique largement symbolique, est un nouveau signe que les finances publiques de la Grèce sont à nouveau maîtrisées, ce qui favorise les projets d'appel au marché du pays après le succès de son émission obligataire de juillet, qui a mis fin à trois années d'exil.

Selon le pacte de stabilité européen, les Etats membres doivent maintenir leur déficit public sous la barre de 3% du produit intérieur brut (PIB), faute de quoi ils sont susceptibles de se voir imposer de lourdes amendes, même si jusqu'ici aucun pays ne s'est vu infliger de pénalités financières.

La Grèce a dégagé un excédent budgétaire de 0,7% en 2016 et devrait maintenir sa situation financière dans les limites de l'UE en 2017.

"Face à ces éléments, le Conseil (de l'Union européenne) a trouvé que la Grèce remplissait les conditions requises pour clore la procédure pour déficit excessif", écrit l'UE dans un communiqué.

"Après des années de graves difficultés, les finances de la Grèce sont dans un bien meilleur état. La décision de ce jour est donc bienvenue", déclare dans le communiqué Toomas Toniste, le ministre des Finances de l'Estonie, pays qui assure actuellement la présidence tournante de l'UE.

Les Etats de l'UE ont approuvé une recommandation de la Commission européenne émise en juillet de mettre un terme à la procédure pour déficit excessif à l'encontre d'Athènes.

Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a déclaré que la décision était "une reconnaissance des efforts et des sacrifices considérables faits par le peuple grec pour restaurer la stabilité des finances publiques de leur pays."

Mais il a souligné que la Grèce avait encore besoin de sortir par le haut de son plan de sauvetage qui arrive à échéance en août, après un troisième examen des réformes du pays par ses créanciers internationaux.

"Il faut qu'il y ait une coopération constructive entre toutes les institutions et les autorités grecques afin d'assurer une conclusion rapide et sans heurt de la troisième revue, sans drame inutile."

Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a estimé qu'Athènes était "de nouveau sur les rails".

"L'examen (du programme de renflouement) est la prochaine étape. Il peut et doit être réalisé avant la fin de l'année", a-t-il dit au président grec Prokopis Pavlopoulos à l'occasion d'un déplacement à Athènes.

"L'ouverture des discussions sur les modalités du programme de sortie est la prochaine étape et je serai d'accord avec tous ceux qui expriment le souhait profond que la Grèce retrouve son indépendance financière", a ajouté Dijsselbloem, dont la dernière visite sur place remontait à 2005 lorsque le pays était au bord de la faillite.

La Grèce a accepté en 2015 un nouveau programme de renflouement d'un montant de 86 milliards d'euros, le troisième depuis 2010, qui arrive à échéance en août 2018.

(Francesco Guarascio, Marc Joanny et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)