Le patron d'Uniper dénonce les visées "hostiles" de Fortum

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Le patron d'uniper denonce les visees hostiles de fortum[reuters.com]
(Crédits : Toru Hanai)

DUSSELDORF/FRANCFORT (Reuters) - Le groupe allemand d'énergie Uniper a dit lundi considérer comme "hostile" l'offre présentée la semaine dernière par le finlandais Fortum pour devenir son premier actionnaire et qui fait suite à une précédente proposition rejetée cet été.

"Ce sont des visées hostiles de Fortum" a déclaré à Reuters Klaus Schäfer, le président du directoire d'Uniper, dans sa première interview depuis l'annonce la semaine dernière par Fortum de négociations avancées avec E.ON pour lui racheter sa participation de 46,65% dans Uniper au prix de 22 euros, soit 3,8 milliards d'euros au total.

Fortum avait déjà proposé fin juillet 19 euros par action pour acquérir au moins 75% du groupe, a ajouté Schäfer, précisant pour la première fois les modalités de cette approche.

L'offre de Fortum, qui visait un contrôle du groupe et une intégration totale, a fait l'objet d'un examen attentif mais a été rejetée au motif qu'elle détruirait plusieurs milliers d'emplois, a-t-il dit.

Fortum avait promis en juillet qu'une prise de contrôle d'Uniper ne se ferait qu'avec notre consentement", a-t-il souligné. "Cela n'a pas été le cas - avec E.ON, ils ont continué tranquillement de négocier un accord."

Un porte-parole de Fortum s'est refusé à tout commentaire.

Pekka Lundmark, le directeur général de Fortum, a affirmé la semaine dernière que son groupe souhaitait effectuer non une prise de contrôle mais un "investissement significatif" dans Uniper, ce que conteste Klaus Schäfer.

"Il est difficile d'imaginer que Fortum ait changé sa stratégie et se contenterait maintenant des 46,65% d'E.ON dans Uniper", a-t-il dit. "On dirait plutôt que le loup déguisé en agneau est de nouveau devant notre porte."

Des sources proches des discussions ont indiqué qu'un accord pourrait être annoncé dès cette semaine, même s'il n'était pas encore certain qu'elles aboutissent.

(Tom Käckenhoff et Christoph Steitz, avec la contribution de Pamela Barbaglia à Londres, Véronique Tison pour le service français)