Pour réformer l’assurance chômage, Gabriel Attal veut durcir les règles

Le Premier ministre Gabriel Attal a indiqué jeudi sur BFMTV que parmi les pistes pour réformer l'assurance chômage, il avait une préférence pour un durcissement de la condition d'affiliation. Il a aussi affirmé que la promesse d’Emmanuel Macron d'une baisse d'impôts de deux milliards d'euros pour les ménages « sera tenu », mais conditionnée à une mesure d'économie équivalente.
Le chef du gouvernement a énuméré trois leviers pour faire évoluer l'assurance chômage : la durée d'indemnisation, la condition d'affiliation et le niveau d'indemnisation.
Le chef du gouvernement a énuméré trois leviers pour faire évoluer l'assurance chômage : la durée d'indemnisation, la condition d'affiliation et le niveau d'indemnisation. (Crédits : Reuters)

Il ne s'en était jamais caché mais il l'a redit. Invité jeudi soir d'une émission au long cours sur BFM TV pour marquer ses 100 jours à Matignon, le Premier ministre Gabriel Attal a indiqué que dans le cadre de la réforme de l'assurance chômage, il avait une préférence pour un durcissement de la condition d'affiliation, soit « combien de temps il faut avoir travaillé pour toucher l'assurance chômage ». Pour rappel, il faut aujourd'hui avoir travaillé six mois dans les 24 derniers mois pour avoir droit à des indemnités.

« Il y a un système qui s'est organisé pour des multiplications de petits contrats, des contrats courts, entre lesquels on bénéficie du chômage. 'Je travaille quelques mois, je touche le chômage quelques mois, je retravaille quelques mois, je touche le chômage', a décrit le chef du gouvernement.

« C'est plutôt ça sur quoi je veux travailler, donc ça oriente plutôt sur les conditions d'affiliation. Maintenant les trois possibilités sont ouvertes et on y travaillera avec les partenaires sociaux », a expliqué le Premier ministre.

Le chef du gouvernement a également énuméré deux autres leviers pour faire évoluer l'assurance chômage : la durée d'indemnisation et le niveau d'indemnisation - qui n'a pas sa faveur.

Le gouvernement au centre du jeu

Mais l'échec de la négociation sur l'emploi des seniors, acté la semaine dernière, pourrait remettre le gouvernement au centre du jeu. La ministre du Travail Catherine Vautrin avait indiqué la semaine dernière qu'en l'absence d'avenant senior de la convention d'assurance chômage, le gouvernement prendrait un décret de « carence ». Ce décret pourrait s'appliquer en attendant que syndicats et patronat négocient une nouvelle convention sur la base d'une lettre de cadrage reprenant les orientations fixées en mars par Gabriel Attal.

Lire aussiPour le patron du Medef, la réforme de l'assurance chômage n'a pas « un degré d'urgence »

Il n'est toutefois pas certain que les syndicats s'engagent sur cette voie s'ils jugent que le cadre imposé est trop restrictif et qu'il ne leur permet pas de défendre les droits des demandeurs d'emploi. Dans ce cas, les règles d'indemnisation des demandeurs d'emploi continueront à être fixées par décret, comme c'est le cas depuis 2019.

Selon les dernières données de l'Unédic, au troisième trimestre 2023, il y avait 6,1 millions de demandeurs d'emploi au total, toutes catégories confondues, dont 3 millions en catégorie A, c'est-à-dire sans aucune activité. Sur ces 6,1 millions, 2,6 millions étaient indemnisés. L'allocation nette moyenne s'élève à 1.033 euros.

« Si on avait le même taux d'emploi que les Allemands, on n'aurait quasiment pas de problèmes pour équilibrer notre budget », a affirmé Gabriel Atta

Une baisse d'impôt conditionnée à une mesure d'économie

Le chef de l'Etat a par ailleurs assuré que l'engagement d'Emmanuel Macron d'une baisse d'impôts, faite en mai 2023, de deux milliards d'euros pour les ménages « sera tenu », mais conditionné à une mesure d'économie équivalente, alors que l'exécutif aligne les mesures d'économies face à une dégradation de la situation budgétaire.

« On pourra tenir l'engagement en le finançant. Ça veut dire en mettant, en face des deux milliards, par exemple une économie fléchée qu'on fait pour pouvoir faire cette baisse ». Mais « c'est un engagement du président de la République, il sera tenu » a précisé le Premier ministre. Le 16 janvier, Emmanuel Macron avait déclaré que cette baisse d'impôts, envisagée depuis 2023, serait mise en œuvre en 2025.

« On a par ailleurs engagé un chantier sur les allègement de cotisations patronales et de cotisations salariales, parce qu'on veut que les Français qui travaillent, les classes moyennes notamment, puissent gagner davantage. Ça peut aussi rejoindre ce chantier-là », a ajouté  Gabriel Attal.

Le chef du gouvernement n'a en revanche pas souhaité détailler le deuxième paquet de 10 milliards d'économies que l'exécutif entend trouver dès 2024. Au total, il compte faire 20 milliards d'économies cette année et au moins autant l'an prochain. « Comme chaque année, le budget de l'année suivante, il est défini quand ? Entre juin et septembre. (...) Donc c'est dans ce calendrier-là qu'on fera nos choix », a expliqué Gabriel Attal. « Je ne vais pas vous dire qu'on va se mettre à augmenter les impôts après les avoir baissés. C'est pas du tout notre logique. C'est pas ce qu'on fera. »

(Avec AFP)

Commentaires 33
à écrit le 24/04/2024 à 10:40
Signaler
J'ai la "chance" de travailler dans un secteur économique peu menacé par la récession ou la concurrence extérieure, et je ne trouve rien d'anormal à ce que sur mon salaire, soient prélevées chaque mois des cotisations qui permettent d'indemniser d'an...

à écrit le 21/04/2024 à 7:22
Signaler
S'il durcie les règles du chômage comme les règle de l'immigration ont été durcies, les chômeurs n'ont pas trop de soucis à se faire... Juste avant les JO, c'est pas une bonne idée !

à écrit le 19/04/2024 à 21:43
Signaler
Le travail n'est pas tout: il faut de bons résultats; au lieu de traquer les chômeurs qualifiés de professionnels et de fainéants, la France aurait des comptes plus florissants si elle payait président, ministres et parlementaires au Résultat; on en ...

le 20/04/2024 à 8:45
Signaler
reduire les droit octroyer c'est du vol que penserait les elus si demain un referendum decide de reduire de trois quart la remuneration des elus et de supprimer leur retraite

le 20/04/2024 à 10:27
Signaler
La rengaine chômeurs = fainéant brosse dans le sens du poil les rentiers et aussi et surtout toute une génération de petits chefaillons dont le principal mérite dans la vie est d'avoir eu le temps de partir en retraite avant la suppression de leur em...

à écrit le 19/04/2024 à 20:14
Signaler
Je l'ai écoute cette semaine sur une chaîne. Sur les impôts et taxes une vrai langue de bois à prendre le contribuable pour un boeuf. La personne qui l'interrogeait expliquait que impôts et taxes sont à la fin identique càd moins dans la poche. Nous ...

le 20/04/2024 à 11:31
Signaler
Macron n'est en fait populaire qu'après de retraités allant sur leurs 75/80 ans et dont la montée de l'abstention contrebalance encore tant bien que mal le déclin démographique, mais Macron est vraiment en train de racler les fonds de tiroirs car il ...

à écrit le 19/04/2024 à 15:23
Signaler
Il faut sans doute avoir une logique particulière pour maintenir une baisse des impôts des classes moyennes de 2 milliards d’euros qui, bien que le montant soit important, ne rapportera seulement qu’environ 10 euros par mois aux personnes qui en béné...

à écrit le 19/04/2024 à 13:49
Signaler
Avoir droit à des indemnités pour avoir travaillé six mois seulement dans les 24 derniers mois? Ce n'est pas une assurance chômage mais une incitation à ne pas travailler. Notre système social a ruiné en deux générations un pays prospère.

le 19/04/2024 à 14:15
Signaler
Non, ce qui a ruiné le pays est l'incompétence de ses dirigeants ! car vouloir faire croire que parce qu'il y a des droits, ce serait du coup la raison ! et pourquoi pas faire tomber les niches fiscales, ceux qui veulent un une femme e ménage, ou ve...

le 19/04/2024 à 18:18
Signaler
Notre système d'assurance chômage et notre système social en général sont justement deux preuves de celle que vous appelés justement l'incompétence de nos dirigeants et de leur irresponsabilité. Nous avons un système qui attire ceux qui n'ont aucu...

le 19/04/2024 à 20:44
Signaler
@AdieuBCE : il ne s'agit pas de désinciter à travailler, mais de fluidifier le marché du travail comme ça se fait dans les pays évolués, mais en plus on fluidifie, plus les patrons et les clients retraités s'entendent sur le dos des salariés...

le 19/04/2024 à 21:06
Signaler
@Gonzague : pour sûr un audit complet à 360° mettrait en évidence que le privé regorge d'entreprises prélevant plus de valeur qu'elles n'en créent. Et si encore c'était des entreprises exerçant des activités socialement utiles, mais même pas, elles n...

le 20/04/2024 à 8:26
Signaler
Devoir travailler au 3x8 ou avec des horaires décalés comme les services du midi et soir a 60 kilomètres ou plus de chez vous pour un Smic et donc devoir avoir une voiture qui sera vite a remplacer et régulièrement pour aller travailler n'est pas ren...

le 20/04/2024 à 12:33
Signaler
En fait, laisser sous-entendre que les chômeurs n'ont pas envie de travailler quand trois embauches sur quatre sont des CDD de moins d'un mois n'est rien de plus que de la démagogie pour plaire aux catégories à l'abri du chômage, dit autrement une es...

à écrit le 19/04/2024 à 13:34
Signaler
C'est marrant cette logique simpliste qui va de "plus nous aurons de français qui travaillent, plus nous auront la possibilité d'équilibrer nos finances" à : il faut donc réformer l'assurance travail.

le 19/04/2024 à 14:21
Signaler
En fait le rôle d'un politique dans le monde libéral, c'est de créer de l'emploi ! nous nous donnons 200 milliards par an aux entreprises, et il ne se passe rien. Du coup que l'état veuille taper dans les cotisations des employés pour essayer de raco...

le 20/04/2024 à 13:25
Signaler
@quelquan : c'est en effet très marrant de voir les libéraux toujours prompts à donner des leçons d'économie prôner des politiques "disruptives"... typiquement soviétiques! :-D

à écrit le 19/04/2024 à 12:32
Signaler
D'abord l'exemplarité des réductions du gaspillage de l'état, nous les connaissons tous plus ou moins, est-il normal que notre président et ses amis bénéficient d'une garçonnière (la Lanterne) à Versailles payé par nos impôts. De Gaulle avait sa rési...

le 19/04/2024 à 12:41
Signaler
il faut confier la gestion de la ville de paris a la ville de geneve qui elle est en excèdent il ne suffit pas d'avoir des 1er prix d'economie

le 19/04/2024 à 15:41
Signaler
un peu de courage et annoncer que l'assurance chomage est suprime ainsi que la securite social vous vouller une guerre social reduire les avantages a chaque fois que votre gestion est en desequilibre revient a supprimer les accords sociaux de ...

à écrit le 19/04/2024 à 10:34
Signaler
Les contrats courts, c'est une demande des boites, pas des gens. Les gens subissent les contrats courts.

le 19/04/2024 à 11:52
Signaler
Absolument, c'est là l'injustice de ce type de réforme car une réforme en bon ordre aurait consisté à imposé un bonus-malus pour assainir les services, mais les retraités votant Macron râleraient car ils devraient payer à leur vrai prix certains serv...

le 19/04/2024 à 14:26
Signaler
du fait d'avoir des incompétents, ils rendent simplement l'incompétence normative ! seul les comptes de l'état peuvent permettre d"en avoir conscience ! et comme la plupart n'ont jamais bossé, n'ont juste qu'un titre scolaire de prétention, mais auc...

à écrit le 19/04/2024 à 10:13
Signaler
Comme d'habitude, on fait des économies sur le dos des plus fragiles pour ne surtout pas toucher aux rentes de la parasitocratie macronienne...

à écrit le 19/04/2024 à 10:11
Signaler
persuader convaincre et manipuler voila les campagnes de persuasion politique mais sans cohésion national au deuxième quinquennat. une impulsion se fait attendre

à écrit le 19/04/2024 à 9:15
Signaler
Si la baisse de deux milliards ça fait 100€ de moins d'IRPP par an par foyer fiscal, ça sera invisible et personne n'en saura gré, opération "plouf" qui sera invisible mais coûteuse. Ne plus payer la redevance TV les gens apprécient ? Non, on a dit '...

à écrit le 19/04/2024 à 9:12
Signaler
Toutes ces gesticulations pour prendre le contrôle des instances dirigées par les partenaires sociaux, mais surtout de puiser dans leurs caisses ! Pour le reste, il s'en moque, n'étant à ce poste que pour peu de temps !

à écrit le 19/04/2024 à 9:11
Signaler
La Tribune va-t-elle informer objectivement ses lecteurs sur l'existence des GOPÉ (Grandes Orientations des Politiques Économiques) édictées régulièrement par la Commission de Bruxelles et adressées à chaque pays membre de l'UE pour exiger d'eux les ...

à écrit le 19/04/2024 à 8:58
Signaler
"Il faut se méfier de tout ceux en qui l'instinct de punir est puissant" Nietzsche

à écrit le 19/04/2024 à 8:57
Signaler
Benjamin Grivaux aussi voulait tout "durcir" ! On se demande bien ce qu'ils ont en tête... ^^

à écrit le 19/04/2024 à 8:57
Signaler
Benjamin Grivaux aussi voulait tout "durcir" ! On se demande bien ce qu'ils ont en tête... ^^

à écrit le 19/04/2024 à 8:48
Signaler
va t il sabrer les anciens premiers ministres ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.