Crise du Golfe : le Qatar amende une loi antiterroriste, un premier signe de détente ?

Une semaine après la signature d'un accord sur le financement du terrorisme avec les Etats-Unis, le Qatar modifie une loi antiterroriste de 2004. Un geste salué par les Emirats arabes unis et le secrétaire d'Etat américain, qui espère une levée des blocus terrestre.
Ces amendements fixent des règles de définition du terrorisme et des actes qui en relèvent, et encadrent la lutte contre son financement.

L'émir du Qatar a amendé par décret une loi antiterroriste, a annoncé l'agence officielle QNA, une mesure qui semble destinée à contrer les accusations de soutien au terrorisme portées par quatre pays arabes. Cette annonce intervient une semaine après la signature par Doha d'un accord avec les États-Unis visant à empêcher le financement du terrorisme. Pour rappel, l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis (EAU) et l'Egypte ont imposé le mois dernier des sanctions au Qatar en l'accusant justement de financer les groupes extrémistes, ainsi que de complaisance envers l'Iran.

Selon QNA, qui cite un décret publié jeudi par l'émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani amendant une loi antiterroriste de 2004, ces modifications fixent des règles de définition du terrorisme et des actes qui en relèvent, et encadrent la lutte contre son financement. Le décret crée en outre deux listes nationales de personnes suspectées d'être liées au terrorisme.

Le contenu de l'accord avec les États-Unis demeure secret

Le détail de l'accord conclu la semaine dernière avec les États-Unis dans le cadre d'une visite du chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson n'a pas été dévoilé. Mais selon des sources proches du dossier, il prévoit la présence de deux responsables du département de la Justice américaine au côté du procureur d'État qatari.

"Ils travailleront main dans la main avec le Qatar pour inculper les individus accusés de financer les terroristes", a précisé un responsable, sous le couvert de l'anonymat. L'accord prévoit en outre de restreindre la mobilité des personnes suspectées de liens terroristes, des mesures de surveillance et de gel de leurs actifs.

Tillerson espère une levée du blocus terrestre contre Doha

Les Émirats arabes unis saluent cette décision "comme une initiative positive pour s'attaquer sérieusement" à la question du terrorisme, a déclaré Anwar Gargash, le ministre émirati des Affaires étrangères, sur Twitter. "La pression liée à cette crise commence à porter ses fruits et l'attitude la plus sage serait de modifier l'ensemble de sa politique", a ajouté le ministre.

Le secrétaire d'État américain, Rex Tillerson, a lui aussi fait part de sa satisfaction et a appelé les alliés de l'Arabie saoudite à lever "le blocus terrestre" imposé au Qatar.

"J'espère que les quatre pays vont envisager de faire un geste de bonne volonté en levant le blocus terrestre qui, je pense, a les effets les plus négatifs sur la population qatarie", a ajouté le chef de la diplomatie américaine avant une rencontre avec son homologue d'Oman, Youssouf bin Alaoui bin Abdoullah, au département d'État.

(Avec Reuters)

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Commentaire 1
à écrit le 01/08/2017 à 14:07
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Et c'est bien pour avoir ce droit que l'arabie saoudite a fait un énorme chèque aux états unis il y a quelques temps.

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