Jeff Sessions, ministre de la Justice de Trump, dans la tourmente

Jeff Sessions a annoncé jeudi lors d'une conférence qu'il se déclarait incompétent sur les enquêtes en cours ou à prévoir sur le rôle de la Russie dans la campagne présidentielle. Cette décision intervient alors que les appels à la démission se multiplient dans cette affaire qui prend de l'ampleur outre-Atlantique.
Grégoire Normand
Des élus républicains et démocrates ont appelé le ministre de la Justice à récuser les investigations du FBI concernant la Russie.

La pression monte pour le ministre de la Justice américain. A la suite des révélations du Washington Post sur les contacts qu'il avait eus avec l'ambassadeur russe aux Etats-Unis pendant la campagne présidentielle, Jeff Sessions a décidé de sortir de son silence ce jeudi 2 mars pour tenter de calmer les critiques qui ne cessent de tomber depuis ces révélations.

>> Lire aussi : Le ministre de la Justice de Trump a menti sur ses relations avec la Russie (lui aussi)

Retrait des enquêtes

Lors d'une conférence de presse, Jeff Sessions a annoncé qu'il se retirait de toute enquête sur l'ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle. "Je me récuse sur toutes les affaires qui traitent de la campagne de Trump." Cela fait suite à une demande de plusieurs élus républicains qui voulaient écarter d'éventuelles critiques sur le bon déroulement et l'intégrité des enquêtes. En effet, son poste de procureur général lui permet de superviser le département de la Justice et le Federal Bureau of Investigation en charge des investigations sur le rôle du Kremlin dans la campagne.

Devant les journalistes, Jeff Sessions a reconnu son erreur et regretté de ne pas avoir déclaré pendant son audition au Sénat qu'il avait rencontré à deux reprises l'ambassadeur russe pendant la campagne. Mais il a ajouté qu'il n'avait selon lui commis aucune erreur, insistant sur le fait qu'il avait discuté avec le diplomate russe en tant que sénateur, et non pas en tant que membre de l'équipe de campagne du magnat de l'immobilier.

Cette décision de Jeff Sessions signifie qu'il "ne sera pas informé de l'évolution des investigations et, dans le cas où le FBI décidait de formuler des charges, il ne pourra pas décider si le département de la Justice doit poursuivre ou non l'enquête" rappelle Reuters.

Soutien de Donald Trump

En déplacement à Newport News, en Virginie, Trump a accordé son soutien total à son ministre dont l'opposition démocrate demande la démission et a vanté l'honnêteté de Jeff Sessions dans une série de Tweets :

"Jeff Sessions est un honnête homme. Il n'a rien dit de mal. Il aurait pu formuler sa réponse plus précisément, mais ce n'était clairement pas intention." Alors qu'il visitait un porte-avions en Viriginie, le président américain a déclaré "qu'il ne pensait pas" que Sessions devait démissionner de son poste. Le 45ème président américain a également dénoncé "une chasse aux sorcières". Il s'en est ensuite pris aux démocrates auxquels ils reprochent "d'exagérer pour sauver la face après une élection perdue".
Du côté de la Russie, le Kremlin a assuré qu'il n'était pas au courant des connections entre Jeff Sessions et son ambassadeur basé aux Etats-Unis.

Après la démission de l'ancien conseiller à la sécurité Michael Flynn, Jeff Sessions pourrait être le prochain à devoir quitter l'administration Trump, contribuant ainsi à affaiblir la crédibilité du président américain sur les sujets concernant la Russie.

>> Lire aussi : Trump en position pour construire de nouvelles relations avec la Russie

Grégoire Normand
Commentaire 1
à écrit le 03/03/2017 à 14:45
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Jamais des politiciens n'auront autant été surveillés par les institutions et les médias dans le monde, si ce n'est les gouvernements de gauche en Amérique latine contre lesquels on inventait carrément des casseroles ("En Amérique latine, des gouvern...

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