La Russie, arguant de la menace terroriste en Turquie, a décidé de rétablir les visas pour les ressortissants du pays, mettant ainsi fin au régime d'exemption en vigueur entre les deux pays, a annoncé vendredi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Cette annonce intervient alors que les tensions sont très fortes entre les deux pays, notamment depuis qu'un bombardier russe a été abattu par l'aviation turque.
Lors d'une conférence de presse avec son homologue syrien Walid Mouallem, Sergueï Lavrov a assuré:
"Cette décision s'appliquera à partir du 1er janvier. Il ne s'agit pas de vengeance, (...) la menace est réelle. (...) Un flux de combattants s'est mis en place via la Turquie dans différentes directions."
"Rétorsion économique", pas d'option militaire envisagée
Le chef de la diplomatie russe a précisé qu'Ankara avait expulsé cette année plus de 200 citoyens russes vers des pays menant "une politique inamicale envers la Russie", et, dans la grande majorité des cas, sans prévenir Moscou.
Jeudi, le Premier ministre Dmitri Medvedev a demandé au gouvernement de préparer des mesures de rétorsion économique qui pourront passer par le gel de projets conjoints, des restrictions commerciales, ou encore des limitations sur le recours à la main-d'oeuvre turque en Russie.
Le détail devrait en être donné samedi.
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Poutine exige des excuses d'Ankara
Vladimir Poutine a par ailleurs refusé la rencontre proposée par son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à l'occasion de l'ouverture de la COP21, lundi à Paris, au motif que Ankara a refusé de présenter des excuses à Moscou pour la destruction de son bombardier Su-24, mardi, selon un conseiller de Vladimir Poutine cité par Reuters.
"Comme nous le voyons, la Turquie refuse de s'excuser simplement pour l'incident de l'avion", a déclaré Iouri Ouchakov, s'adressant à la presse. Le Kremlin, a-t-il poursuivi, a bien reçu l'offre de rencontre entre les deux chefs d'Etat à l'occasion de l'ouverture de la COP21, lundi à Paris.
Vladimir Poutine y rencontrera en revanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour évoquer la crise syrienne et le conflit israélo-palestinien, ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel, a précisé son conseiller.
(Avec AFP et Reuters)