Energies renouvelables : en Europe, l'éolien en mer retrouve des vents favorables

L'Europe a installé 4,2 gigawatts de champs éoliens offshore en 2023, un niveau de puissance record, en hausse de 40% par rapport à une année 2022 difficile. Il va quand même falloir passer à la vitesse supérieure si l'Europe veut tenir ses objectifs, soit 111 GW en 2030.
L'Europe s'est donné comme objectif de produire 111 GW pour l'UE en 2030, contre moins de 20 GW installés à fin 2023.
L'Europe s'est donné comme objectif de produire 111 GW pour l'UE en 2030, contre moins de 20 GW installés à fin 2023. (Crédits : Ben Barden / Vattenfall)

Ce n'est pas encore un tsunami, mais l'éolien en mer n'est plus dans le creux de la vague. « Les choses s'améliorent avec plusieurs développements positifs qui permettent le retour de la confiance des acteurs », s'est félicité jeudi l'association professionnelle du secteur WindEurope.

Le groupement s'attend donc à la construction d'environ 5 GW supplémentaires par an ces trois prochaines années. L'année 2022 avait vu les investissements globaux chuter fortement, à 400 millions d'euros, face aux incertitudes juridiques et de marché, dans un contexte de forts taux d'intérêt et de renchérissement des matériaux.

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De nombreuses nouvelles installations en Europe

Les nouvelles installations de 2023 se trouvent d'abord aux Pays-Bas (le site « Hollandse Kust Zuid » d'1,5 GW est désormais le plus grand du monde), en Grande-Bretagne, en France. Parmi les nouveaux venus, figure la Pologne, où une décision finale d'investissement a été prise pour un premier site, de 1,2 GW en mer Baltique (le pays vise 18 GW en 2040). Cela reste pour autant insuffisant, note WindEurope, si l'Europe veut atteindre ses objectifs (111 GW pour l'UE en 2030, contre moins de 20 GW installés à fin 2023).

Par ailleurs, au large des îles britanniques, le groupe danois Ørsted a annoncé en décembre la décision finale d'investissement pour construire le plus grand parc éolien offshore du monde, baptisé Hornsea 3, qui aura une capacité de 2,9 GW et devrait être achevé vers la fin de 2027. RWE pour sa part a racheté au suédois Vattenfall son portefeuille de la zone Norfolk (4,2 GW), avec l'intention notamment de reprendre le projet Norfolk Boreas (1,4 GW) en mer du Nord britannique, suspendu devant l'envolée des coûts.

Plusieurs usines nouvelles ont en outre été annoncées, en Pologne (pales Vestas), au Danemark, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Espagne (câbles, sous-stations...), apaisant les craintes de goulets d'étranglement dans la chaîne d'approvisionnement et de déferlante de l'industrie chinoise en Europe, la région pionnière de l'éolien en mer.

La France doit changer d'échelle pour atteindre ses objectifs

En 2024, la France pourra se targuer de compter trois parcs éoliens en mer actifs. Reste qu'elle doit changer d'échelle pour espérer atteindre son objectif ambitieux de 18 gigawatts (GW) à l'horizon 2035. Elle ne se hisse qu'au septième rang mondial, en termes de capacités installées, se faisant encore largement distancer par le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark et même, la Belgique.

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Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, en visite dans une centrale nucléaire pour son premier déplacement depuis le dernier remaniement gouvernemental, a exprimé lundi son soutien aux énergies renouvelables. « Bien entendu que je crois aux énergies renouvelables » a-t-il déclaré, citant le solaire et l'éolien marin, mais pas l'éolien terrestre.

« En 2025, on va déjà lancer dix gigawatts, c'est-à-dire une dizaine de parcs qui entreront en vigueur en 2030 », avait déjà dit Emmanuel Macron fin novembre. Une production de 10 GW est équivalente à la consommation annuelle électrique de 10 millions de foyers. Le président Emmanuel Macron affirmait alors que l'éolien en mer allait générer des « milliers d'emplois »  pendant la construction, et rapporter 2,5 milliards d'euros de recettes « entre 2023 et 2035 », qui permettront de « financer nos priorités », dont 700 millions d'euros pour la pêche.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 20/01/2024 à 15:20
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Rappelons néanmoins que l'éolien est intermittent et qu'il faut brûler du gaz ou du charbon pour compenser les jours sans vents.

à écrit le 19/01/2024 à 10:19
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C'est surtout, d'abord et avant tout, la faune et la flore océanique qui l'exigent ! Il faut freiner puissamment l'anéantissement des océans et des mers du monde par les bateaux usines de ^pêches et assimilés, en construisant ces parcs dans des zones...

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