54 nouveaux projets de parcs éoliens verront le jour en France. Ils ont été retenus par l'État dans le cadre d'un appel d'offres, le deuxième, lancé cette année et dont il a publié les résultats ce jeudi 23 novembre.

« Le très haut niveau de souscription des appels d'offres du ministère témoigne de l'accélération du rythme de déploiement des énergies renouvelables initié par le gouvernement », indique le ministère de la Transition énergétique dans un communiqué.

L'ensemble de ces parcs représente une capacité totale de 931 mégawatts (MW). Ce qui fait que, sur l'ensemble de l'année 2023, ce sont près de 2.000 MW de capacités éoliennes terrestres qui ont été attribués avec ces deux appels d'offres. Pour le secteur, ce niveau d'attribution est « une bonne nouvelle ».

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L'éolien retrouve des couleurs en France

Il faut maintenant compter en moyenne 18 à 24 mois avant de voir ces parcs sortir de terre. Le prix moyen de ces projets est de 86,94€ par mégawatt-heure (MWh). Ce prix est garanti pour 20 ans aux développeurs si les prix de marché devaient passer en-dessous. En revanche, ils reversent à l'État les profits qu'ils réalisent au-delà. « On va finir sur une très bonne année » pour l'éolien, se réjouit le délégué général de France Renouvelables, Michel Gioria, même s'il reste à confirmer des progrès notamment sur le sujet des autorisations préfectorales.

Le secteur de l'éolien terrestre commence enfin de nouveau à respirer. Les projets éoliens avaient en effet marqué le pas durant les années 2021 et 2022. Les appels d'offres ne trouvaient plus forcément preneurs, les développeurs ne pouvant les rentabiliser du fait de l'inflation sur les matériaux. La décision prise par l'État fin 2022 d'indexer les contrats sur l'inflation est venue changer la donne.

« La France est le premier pays en Europe à l'avoir fait, et cela permet à nouveau aux appels d'offres de fonctionner », s'est félicité Michel Gioria.

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Dans son projet de stratégie énergétique, mis à la consultation publique ce mercredi, le gouvernement compte garder son rythme actuel de déploiement de l'éolien terrestre. Il ambitionne de doubler ses capacités installées actuelles, en passant de 20,6 GW aujourd'hui à 40-45 GW en 2035, soit quelque 1,5 GW de plus (une quarantaine de parcs) par an. Il appelle pour cela à « une répartition équilibrée » et à investir dans le « repowering », c'est-à-dire le remplacement d'anciennes éoliennes par de nouvelles plus puissantes.

Reste que le pays est très en retard sur ses objectifs : fin 2022, ses capacités éoliennes développées représentaient seulement 80% de l'objectif fixé dans la dernière version de sa programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE).

Tempête sur l'éolien européen

Au niveau européen, par contre, le secteur est toujours pris dans une vraie tempête. Pour de multiples raisons. Il fait d'abord face à l'envolée des taux d'intérêt puisque ces infrastructures supposent des investissements de départ importants, financés par emprunts. Le coût de l'emprunt dans l'éolien terrestre représente ainsi « 8-10 euros/MWh sur un prix de 60-65 euros » soulignait fin septembre Michel Gioria.

S'ajoute à cela l'inflation sur les matières premières : acier, aluminium, matériaux composites... Et des tensions dans l'approvisionnement. Le prix moyen d'une éolienne terrestre est ainsi passé de 2,4 millions d'euros en janvier 2021 à 3,2 millions d'euros, selon France Renouvelables.

(Avec AFP)