Lesquelles, agrémentées de fauteuils confortables, offrent des prestations domotiques pour fermer automatiquement les stores, baisser la lumière. Dans une ambiance feutrée, on établit en un clic la vidéoconférence avec une autre salle distante sur des écrans à taille humaine. « La moitié de nos réunions se déroule en vidéoconférence entre nos trois implantations nationales et nos cinq sites européens, note Christian Grellier, directeur de l'organisation des systèmes d'information chez Bouygues Immobilier. Les gens en sont très demandeurs car, pendant une heure, ils échangent énormément d'informations. Au lieu de perdre toute une journée, voire plus, dans les transports et générer ainsi de la pollution. »

Calculette à la main, Gilles Decorte, président de la société Salmson, un des leaders européens des systèmes de pompage, explique comment il rentabilise son investissement : « Une salle coûte, avec ses aménagements, près de 50.000 à 100.000 euros au total. Comme nous avons une dizaine de sites en Europe, nous comptabilisons les déplacements par centaines sur une année. À 1.500 euros le voyage, on amortit ce type d'équipement en près de cinq ans. » Fort de cette pratique, Salmson pense équiper chacun de ses sites de deux salles de téléprésence.

Une technologie pour tous

En outre, avec les PCA mis en place pour contrer la pandémie grippale, les entreprises ont commencé à démocratiser l'accès à la salle de téléprésence, jusqu'ici réservée à la direction générale ou au comité directeur. Dans le même esprit, les entreprises commencent à organiser des séances de vidéoconférence avec leurs clients ou partenaires. Mais c'est un exercice délicat qui bute sur des manques d'intéropérabilité avec certains constructeurs. Autre tendance, la téléprésence va de pair avec la visioconférence sur le poste de travail. À condition, toutefois, de choisir des solutions compatibles entre le système central de la salle de téléprésence et le logiciel embarqué dans l'ordinateur. L'intérêt, c'est de faire intervenir, durant une vidéoconférence, un utilisateur ponctuel, nomade ou travaillant à domicile. Reste à adopter un code de bonnes manières, une « visioconfétiquette » : « Il ne faut pas imposer la visioconférence à la maison », estime Olivier Baraquin, directeur général de la filiale française du fabricant Tandberg, qui a observé parfois une certaine gêne : « Certains collaborateurs mettent en scène un panneau derrière eux qui donne un aspect professionnel et masque le reste de la pièce. D'autres se montrent plus naturels. Et certaines collaboratrices veillent à être bien habillées, coiffées et maquillées... »

Un salon de coiffure chez Bacardi

Soucieux du confort et du bien-être de ses 200 salariés, le distributeur de boissons Bacardi a inauguré l'an dernier un espace de services au sein de ses bureaux, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Cette conciergerie gérée par l'entreprise Bien-Être à la Carte, également fournisseur de L'Oréal, propose aux collaborateurs plusieurs types de prestations. Outre le pressing et la cordonnerie, ces derniers peuvent recourir aux soins esthétiques et au salon de coiffure qui ouvrent leurs portes certains jours de la semaine. « Ces deux services affichent souvent complets », remarque Sophie Esnault. La directrice des ressources humaines de Bacardi suit de près les statistiques de fréquentation de la conciergerie qui, à ses yeux, constitue un outil de fidélisation des salariés.