Sony doit beaucoup à Norio Ohga, qui est resté fidèle jusqu'à son décès en occupant un poste e conseiller. A la direction opérationnelle du groupe japonais entre 1982 et 1995, il avait notamment supervisé le rachat de Columbia Pictures en 1989 au plus fort de la bulle économique japonaise, époque à laquelle nombre de grands groups nippons dominaient leur secteur et rachetaient des actifs de prestige un peu partout dans le monde. L'acquisition des studios Columbia, rebaptisés depuis Sony Pictures, est restée controversée compte tenu de son coût élevé (3,4 milliards de dollars).

Il avait également mené le développement de Sony dans le disque compact et diversifié le groupe dans la musique, jouant un rôle-clé dans le rachat du label CBS Records. Enfin, celui qui avait renoncé à une carrière de chanteur d'opéra pour rejoindre le groupe Sony dans les années 50 avait également organisé l'entrée du groupe dans le secteur des jeux vidéo qu'il avait un temps dominé avec la console PlayStation.

Norio Ohga, qui avait présidé l'orchestre philarmonique de Tokyo et été vice-président d'un groupe patronal influent, la Fédération japonaise des organisations économiques, avait renoncé à la direction opérationnelle de Sony en 1995, au profit de Nobuyuki Idei, mais était resté président et administrateur jusqu'en 2000. La compétitivité de Sony s'est considérablement réduite ces dernières années. La société a perdu le leadership au profit de son compatriote Nintendo et a été doublée par l'américain Apple dans la musique portable et par le sud-coréen Samsung Electronics dans les écrans plats.

"On peut sans craindre d'exagérer attribuer l'évolution de Sony au-delà des produits audiovisuels dans la musique, le cinéma et les jeux et sa transformation consécutive dans un leader mondial du divertissement à la vision prospective de Norio Ohga", a déclaré dans un communiqué Howard Stinger, PDG de Sony depuis 2005.