PriceMinister compte sur le goût des Français pour la braderie

Ouvert en toute discrétion depuis le 15 janvier, PriceMinister fait aujourd'hui ses débuts officiels sur la Toile. Fondée par une équipe 100% française venue d'horizons divers (finance, publicité, Internet...), le site lance, un an après l'e-krach, un pari audacieux : ouvrir un site de B2C sur l'un des segments les plus disputés, celui des produits culturels.

L'originalité de PriceMinister réside dans le créneau choisi : celui des prix cassés. Les livres, disques, vidéos et jeux vidéo vendus sur le site sont en effet, soit des fins de séries, soit des produits d'occasion, et ne sont jamais vendus au-dessus de 50% du prix neuf. Ouvert avec un peu plus de 100.000 produits - apportés pour l'instant par des éditeurs, des soldeurs, des grossistes et des distributeurs - le site vise néanmoins en priorité le marché des transactions de particulier à particulier. Le déroulement d'une vente est simple : une fois le produit en vente sur le site, l'acheteur intéressé verse le prix demandé à PriceMinister ; le site indique alors au vendeur l'adresse de l'acheteur, qui expédie le produit. Le vendeur est donc rémunéré par le site, qui prélève une commission de 15% sur le prix de vente ; les frais de port sont payés par l'acheteur et reversés au vendeur. La mise en ligne des produits est facilitée par les bases de données dont dispose PriceMinister : le vendeur n'a qu'à entrer les chiffres correspondant au code-barre du produit mis en vente pour accéder à une fiche contenant ses références exactes, une photo et le prix d'origine. Il n'a plus qu'à préciser son état général et le prix de vente.

"Nous sommes le premier site de ce type en France, et même en Europe, assure Pierre Kosciusko-Morizet, PDG de PriceMinister. Nous comptons sur la sensibilité particulière des internautes français au facteur prix pour les attirer. Et aussi sur le fait que les produits culturels sont les plus vendus sur le Web".

Le concept de la vente à prix cassés est loin d'être révolutionnaire. Il a déjà fait ses preuves aux Etats-Unis : ouvert en janvier 2000, Half.com est devenu en moins d'un an le troisième site de commerce électronique en terme de trafic (300.000 visiteurs uniques par jour) et même le deuxième pour ce qui est du nombre de transactions bancaires effectuées, derrière Amazon. Bien sûr, eBay reste loin devant en volumes de transactions. Le leader mondial des enchères en ligne n'a pas pour autant négligé l'intérêt suscité par Half.com : il a tout simplement racheté Half.com l'été dernier !

"Nous ne sommes pas directement concurrents des sites d'enchères, même s'il est certain que certains clients des sites d'enchères vont venir chez nous, explique Pierre Kosciusko-Morizet. Nous nous concentrons sur des produits pour lesquels l'acheteur est peu enclin à attendre la fin des enchères, sans savoir s'il remportera les enchères, ni quel prix il devra payer".

PriceMinister table sur 7 millions de francs de chiffre d'affaires cette année, correspondant à un volume d'échanges de 43 millions, les revenus issus de la publicité restant marginaux. Et la société, qui emploie 22 personnes, vise la rentabilité dès le début de l'an prochain.

"Nous n'avons pas besoin de constituer des stocks, notre activité crée donc un besoin en fonds de roulement négatif, souligne Pierre Kosciusko-Morizet. Nous pouvons donc assurer une croissance rapide de l'activité sans gros besoins financiers".

Les fondateurs ont levé cinq millions l'automne dernier auprès de business-angels. Sans trop de difficultés : "En septembre, nous pensions ne lever que quatre millions, mais nous en avons trouvé cinq en moins de deux mois, explique le PDG. Paradoxalement, l'e-krach nous a aidé : le financement pour des sites concurrents du nôtre sera très difficile à lever".Marc Angrand

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