«Les sacrifices des Grecs n'auront pas été vains.» Le premier ministre hellénique, Antonis Samaras, s'est voulu lyrique ce jeudi à Bruxelles avant l'ouverture du sommet européen. La raison de cet enthousiasme en est simple : l'Eurogroupe a décidé de verser les 34 milliards d'euros promis lors du dernier sommet. Cette somme correspond à l'aide qui était gelée depuis le mois de juin.

Obstacles franchis

Athènes est donc parvenue à franchir tous les obstacles pour toucher cette somme : le feu vert des dirigeants européens, celui du Bundestag allemand et, enfin, le rachat de sa propre dette privée. Ce dernier obstacle pouvait encore poser problème. L'opération de rachat, présentée comme un succès, s'est en réalité avérée plus coûteuse d'1,3 milliard d'euros que prévu. Mais le critère essentiel : annuler 30 milliards d'euros de dettes en valeur nominale a été satisfait. Quitus a donc été donné à Athènes et la somme sera versée d'ici avril.

Pas de faillite dans les six mois

L'aide sera versée par le Fonds européen de Stabilité Financière (FESF) qui avait repris la gestion de l'ensemble de l'aide à la Grèce en mars dernier après le précédent échange de titres. Il faudra simplement rallonger un peu la facture du 1,3 milliard d'euros nécessaires à ce rachat de dettes. Pour le moment et au moins jusqu'au premier semestre de l'an prochain, la Grèce semble donc à l'abri de la faillite.

Encore des sacrifices nécessaires

Pour autant, l'enthousiasme d'Antonis Samaras pourrait être un peu précoce. La Grèce va certes bénéficier d'une réduction de taux et d'un allongement des maturités, mais elle devra néanmoins rembourser un montant de dette important. En 2020, l'endettement devra encore s'élever à au moins 126,6% du PIB avec plusieurs années d'excédent primaire. Or, pour parvenir en 2016 à dégager les 4,5% du PIB d'excédent primaire prévus, il faudra encore faire beaucoup de sacrifices...