Le gouverneur de la banque de France prévoit une reprise en 2010

Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer , a jugé ce mercredi sur BFM "qu'il y a de bonnes raisons que l'économie se stabilise d'ici la fin de l'année" et "qu'elle recommence à croître à partir de 2010". Le gouverneur a chiffré la facture de la crise financière pour les banques françaises à environ 25 milliards d'euros pour 2007 et 2008.

"Notre sentiment, c'est qu'il y a de bonnes raisons que l'économie se stabilise progressivement, qu'elle arrête de baisser d'ici la fin de l'année et qu'elle recommence à croître à partir de 2010", a estimé ce mercredi le gouverneur de la Banque de France (BdF), Christian Noyer, sur les ondes de BFM.

Selon une nouvelle estimation publiée mercredi par la BdF, le produit intérieur brut (PIB) de la France devrait baisser de 0,8% au premier trimestre 2009.

Détaillant les facteurs de reprise, Christian Noyer a cité des "baisses de taux très fortes de la Banque centrale européenne (BCE) qui se répercutent, le plan de relance, et le très fort effet de la désinflation". Il a toutefois jugé qu'il était "très difficile de dater exactement" une éventuelle reprise, qui  "dépend beaucoup des réactions psychologiques des gens".

L'inflation "entre 1,5% et 2%"

Chrisitian Noyer a affirmé par ailleurs qu'il ne croyait "absolument pas" à une très forte inflation dans les mois à venir. L'inflation a ralenti en mars dans la zone euro à son plus bas niveau historique, à 0,6% sur un an, sous l'effet du repli des prix de l'énergie et de la crise économique. Selon Christian Noyer, elle devrait revenir "entre 1,5% et 2%", soit "la cible" de la BCE.

De fait, concernant l'inflation, nombre d'experts, à l'instar du chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), Jürgen Stark, s'inquiètent des conséquences monétaires de la décision du G20 d'augmenter les ressources propres du Fonds monétaire international (FMI) via une émission de Droits de Tirage Spéciaux (DTS). Cette décision, qui conduit à une augmentation de la masse monétaire mondiale, pourrait, une fois la crise passée, conduire selon eux à une envolée de l'inflation.

"En théorie, [Jürgen Stark] a raison ; en pratique, on est dans une situation où on craint une restriction mondiale de liquidités, donc je crois qu'on peut le faire", a estimé Christian Noyer. "Mais il faudra [...] qu'un jour, on réduise la liquidité parce que l'économie mondiale sera repartie", a reconnu le gouverneur de la Banque de France.

Une prochaine baisse des taux de la BCE

Christian Noyer, qui est membre du conseil de gouverneurs de la BCE, a également reconnu au sujet des taux de la Banque centrale européenne qu'il existait "encore des marges de manoeuvre". La BCE a créé la surprise jeudi dernier en abaissant moins que prévu son principal taux directeur, d'un quart de point à 1,25%, mais a promis de descendre encore un peu et de lancer prochainement des actions supplémentaires pour aider l'économie de la zone euro. Depuis octobre, il a été abaissé à six reprises, de 300 points de base au total.

"Aujourd'hui nous avons des taux dans la zone euro à 3 mois, à 6 mois ou à un an qui sont inférieurs aux taux américains et anglais, ce qui signifie que ce que nous avons fait a été extrêmement efficace", a-t-il indiqué.

Au chevet de BNP Paribas

Christian Noyer a  par ailleurs affirmé sur BFM  que BNP Paribas aurait pu "se passer" de l'intervention de l'Etat. "Simplement, ils auraient arrêté de distribuer du crédit. C'est ce que l'Etat ne voulait pas", a-t-il déclaré. Les banques françaises auraient "pu parfaitement continuer à vivre sans apport de l'Etat", a-t-il insisté.

L'Etat est devenu le premier actionnaire de BNP Paribas après avoir souscrit des actions de préférence sans droit de vote émises par la banque pour un montant de 5,1 milliards d'euros, dans le cadre du plan bancaire.

Christian Noyer - qui est également président de la Commission bancaire - a distingué les banques que l'intervention de l'Etat a tirées de graves difficultés, comme Dexia, de celles à qui l'Etat a jugé "nécessaire" d'apporter des capitaux pour qu'elles continuent à prêter. Prié de dire si d'autres banques se trouvaient dans la situation de Dexia, il a répondu que ce n'était pas le cas, et a assuré que la Commission bancaire avait regardé "de très près la façon dont elles passaient leurs provisions et dont elles faisaient leurs dépréciations d'actifs".

Le gouverneur a enfin chiffré la facture de la crise financière pour les banques françaises à environ 25 milliards d'euros pour 2007 et 2008. Ce coût ne devrait pas s'alourdir car, selon lui, "la totalité de ce qui devait être fait a été fait".

Commentaires 8
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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hara kiri c'est peut etre fort; par contre se couper les parties et la langue pour eviter de dire des aneries, ça peut etre envisageable...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Et si la reprise n'a pas lieu , ce monsieur gardera-t-il son fauteuil ?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Si la croissance de l'économie ne repart pas en 2010, Mr NOYER, en homme d'honneur, se fera hara-kiri. Ou devra apprendre à se taire.

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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et qu'en dit Madame Soleil ?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Le gouverneur de la banque de France prévoit une reprise en 2010, c'est son rôle d'instiller de la confiance, mais le citoyen Noyer croit-il à la reprise?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Le premier mensonge est celui même de la notion de "reprise", terme caoutchouc qui n'a pas de signification précise, il se fantasme habituellement comme un rétablissement ante des affaires. Or, l'on sait que ni le rythme, ni l'amplitude, ni les desti...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Réponse à ACA et l'Antonien : savez-vous ce que c'est que des prévisions ?

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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IInformation importante concernant les clients du Crédit Agricole :Information importante : A l?attention de toutes les personnes clientes à la banque Crédit Agricole d?Aquitaine! Cette lettre s?adresse à toutes les personnes clientes à la...

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