L'activité de l'industrie fléchit en juin, en France comme dans la zone euro

La croissance dans l'industrie manufacturière française a ralenti en juin, comme dans l'ensemble de la zone euro. Dans l'Hexagone, l''emploi continue de reculer.

La croissance dans l'industrie manufacturière française a ralenti en juin pour le deuxième mois consécutif, montre l'enquête publiée ce jeudi par l'institut Markit Economics.

L'indice PMI Markit/CDAF sur la confiance des directeurs d'achat dans l'industrie a en effet fléchi à 54,8 points, son plus bas niveau depuis décembre 2009. Il avait été initialement annoncé à 54,9 enpremière estimation, le 23 juin. Il avait atteint en avril un plus haut de 45 mois à 56,6 points. L'indice PMI de mai était à 55,8 points. Un indice à plus de 50 signale une expansion de l'activité, et à moins de 50 points, une contraction.

"La croissance du secteur manufacturier français ralentit de nouveau en juin, les effets du cycle des stocks continuant de s'estomper", relève Jack Kennedy, économiste chez Markit.

La production progresse, mais l'emploi continue son recul

Dans ce contexte de ralentissement de l'expansion, les entreprises du secteur manufacturier ont continué de réduire leurs effectifs, portant la période actuelle de contraction de l'emploi à vingt-six mois. En outre, ce repli de l'emploi s'accélère, atteignant son niveau le plus élevé depuis janvier. Les entreprises signalant des réductions d'effectifs les expliquent par une restructuration de leur organisation ainsi que par le non remplacement des départs.

De son côté, la production progresse en juin, comme c'est le cas depuis un an. Mais même s'il reste élevé, le taux de croissance fléchit pour le troisième mois consécutif et s'inscrit à son plus faible niveau depuis août 2009.

Les nouvelles commandes connaissent un ralentissement similaire de leur expansion. Cette dernière est ainsi la plus faible depuis février. Certaines des entreprises interrogées signalent l'indécision persistante de leurs clients quant à leurs achats.

Tout en restant forte, la croissance des nouvelles commandes à l'export s'inscrit à son niveau le plus faible depuis quatre mois.

Inflation des coûts

La hausse des prix des achats reste importante en juin, bien que fléchissant depuis le plus haut de près de six ans enregistré en mai et atteignant un plus bas de trois mois. Les entreprises interrogées attribuent cette inflation des coûts des achats à la faibllesse de l'euro par rapport au dollar américain. Afin de répondre à la hausse des prix des achats, les entreprises du secteur manufacturier augmentent leur prix de vente pour le troisième mois consécutif en juin, cette hausse étant la plus importante depuis août 2008.

Selon l'Insee, les prix à la production sont restés stables au mois de mai en France mais leur progression sur un an accélère à 4,3% après 4% le mois précédent.

Zone euro : petite croissance de l'activité industrielle

Même tendance dans la zone euro, où le secteur manufacturier a enregistré en juin sa plus faible croissance en quatre mois, selon l'enquête Markit. L'indice PMI définitif des directeurs d'achat s'est ainsi établi à 55,6 points, niveau conforme à le première estimation et légèrement inférieur aux 55,8 points du mois de mai. Cela reste le neuvième mois de suite que l'indice se situe au-dessus de la barre des 50, signalant une progression de l'activité.

La composante de la production a été revu en légère baisse par rapport à l'estimation initiale, à 57,2 contre 57,3 tout en restant supérieure aux 56,8 du mois de mai. "Le deuxième trimestre sera certainement un pic du rythme de croissance de la production manufacturière avec le probable ralentissement de la croissance dans les mois à venir", a déclaré Chris Williamson, économiste en chef chez Markit. Il a toutefois estimé que la production manufacturière de la zone euro n'avait retrouvé que 40% de son niveau d'avant la récession.

En Allemagne, première économie de la zone euro, le secteur industriel est resté stable en juin, affichant un indice de 58,4 points, comme en mai. "Le ralentissement de la croissance des commandes nouvelles sonne comme un avertissement sur les perspectives des mois à venir", a néanmoins commenté Tim Moore chez Markit. "Avec les mesures d'austérité mises en place par d'importants partenaires européens, la croissance des exportations a souffert", a-t-il également fait remarquer.

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