Présidentielle : le monde agricole entre en campagne à son tour

TVA sociale, aide à l'installation, valorisation des filières : les syndicats agricoles défendent leurs conviction auprès des candidats.
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À trois mois de l'élection présidentielle, les deux principaux syndicats agricoles, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) et Jeunes Agriculteurs (JA), ont posé sur la table des candidats leurs revendications, avec d'autant plus de conviction que l'agriculture devra relever plusieurs défis en 2012, parmi lesquels la crise économique et les négociations pour la nouvelle politique agricole commune (PAC) 2014-2020.

Pour Xavier Beulin, président de la FNSEA (320.000 adhérents), l'enjeu majeur tient en un mot, la compétitivité. « Comment continuer à se battre à armes égales, avec des écarts de coûts sociaux et de normes aussi importants à l'intérieur de l'Europe », a-t-il expliqué dans une lettre ouverte aux candidats. La TVA sociale est l'un des chevaux de bataille de longue date de l'organisation. « Nous sommes favorables au transfert d'une partie des charges patronales, et notamment la part famille, sur une autre assiette », a déclaré Xavier Beulin. La question dessine une vraie ligne de partage entre l'UMP et le PS. Si Nicolas Sarkozy a défendu, lors de ses voeux au monde rural le 17 janvier, l'idée d'une « diminution des charges sociales sur l'industrie et l'agriculture », le PS appelle pour sa part à basculer la charge pouvant peser sur le coût du travail en direction du capital.

De leur côté, les Jeunes Agriculteurs (55.000 adhérents) demandent aux pouvoirs publics de soutenir le dispositif de soutien à l'installation des jeunes exploitants de la PAC. Avec deux objectifs : celui d'atteindre 1.000 installations aidées supplémentaires en cinq ans dans l'Hexagone (habituellement au nombre de 6.000 par an), selon Christophe Chambon, secrétaire général des JA, et celui de rendre ces mesures obligatoires dans tous les pays de l'UE, alors qu'elles ne sont qu'optionnelles aujourd'hui.

Meilleure organisation des filières

L'organisation défend par ailleurs la préservation des terres agricoles, appelant de ses voeux le doublement de la taxe sur le changement d'usage des terres, imposée à tout vendeur de parcelles agricoles. Les JA souhaiteraient aussi que 20 % de l'approvisionnement de la restauration collective soit « local et de saison ». Enfin, l'organisation met l'accent sur le nécessaire renforcement des filières, qui va de pair avec une meilleure harmonisation des droits de la concurrence français et européen. « Aucun des programmes politiques ne fait de lien entre l'agriculture et l'agroalimentaire, or il est indispensable », souligne le président des JA, Jean-Michel Schaeffer.

Commentaires 7
à écrit le 26/01/2012 à 4:29
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Nous avons été particulièrement déçus par la politique de Sarkozy depuis 2007 concernant l'agriculture, donc cette fois c'est décidé nous voterons Bayrou dont le projet est manifestement plus favorable à l'agriculture, plus réaliste et plus adapté. B...

à écrit le 25/01/2012 à 14:33
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On croit rêver. La France est passée de 4 millions d'exploitations agricoles avant guerre pour une population de 40 millions de français à..... 260 000 exploitations actuellement. Tout le monde semble faire comme si ce n'était pas arrivé et que les a...

à écrit le 25/01/2012 à 13:35
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Agriculteurs, petits et moyens... Etes-vous sur que la FNSEA vous défend ? Et si oui, à quel prix pour vous ? Celui de la disparition de votre entreprise certainement. A bon endetté, salut.

à écrit le 25/01/2012 à 11:03
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Les agriculteurs sont des gens courageux et honnêtes mais aussi des tacticiens et des pleureurs chevronnés.Quant à la solidarité entre eux elle ne se remarque pas toujours.

le 25/01/2012 à 15:12
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Comment un Jeune qui démarre,peut-il être un Pleureur???? Vous ne connaissez pas le monde agricole d'aujourd'hui,sinon vos écrits seraient dans votre stylo.

le 26/01/2012 à 7:59
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@benet même si l'analyse de Objectif peut être ressentie comme provocatrice elle est "objective" et correspond à la réalité. les agriculteurs se battent autant pour vendre leur terre à grand prix que pour les cultiver. quant à la solidarité entre eu...

à écrit le 25/01/2012 à 10:16
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Dire que ces producteurs sont rénumérés au Smic,sont en bute aux tracasseries des Administrations,des banques,sont considérés comme des marginaux est purement scandaleux ,quand on pense au prix de l'assiette consommée soit chez soi ou pire en soi-dis...

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