Réduction des déficits, réforme des retraites, dialogue social : Jean-Marc Ayrault s'explique

Sur RTL ce matin, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault revient sur les principaux dossiers économiques. Au programme du gouvernement : croissance et réduction des déficits, grande conférence sociale du mois de juillet, retraite à 60 ans pour adoptée par décret pour les personnes ayant commencé à travailler tôt...
Copyright AFP

Interrogé par Jean-Michel Apathie sur RTL, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a fait le point sur les dossiers chauds du gouvernement en matière d'économie.

Retraite à 60 ans : Ayrault souhaite un décret "dans les trois semaines", sans plus de précision sur son contenu

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a "souhaité" mercredi que le décret sur le retour à la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler tôt soit pris "dans les trois semaines".  "Je souhaite que l'engagement qui a été pris par le président de la République François Hollande de corriger et de supprimer une injustice" qui pesait sur les personnes ayant commencé à travailler tôt, soit respecté "très vite, dans les trois semaines", a-t-il déclaré. Le chef du gouvernement n'a pas donné de précision sur les contours précis du décret, indiquant que la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine avait commencé à discuter avec les organisations syndicales.

Il a simplement indiqué que les périodes de chômage, maladie, pouvaient "être prises en compte" comme c'est le cas déjà dans le dispositif carrières longues. "Nous pouvons travailler sur cette base", a-t-il dit, en ajoutant que "le gouvernement tranchera". "Je prendrai mes responsabilités aussi au vu du coût. Nous avons évalué le coût de cette mesure à un milliard d'euros, nous l'avons financée (...). Il faut rester dans l'épure. Il ne s'agit pas d'augmenter le coût de cette mesure", a-t-il dit. Le décret doit instaurer pour les salariés ayant commencé à travailler à 18 ou 19 ans le droit de partir à la retraite à 60 ans à taux plein s'ils ont cotisé 41 ans. Jean-Marc Ayrault a évalué à "100.000" le nombre de personnes concernées la première année.

Syndicats et organisations patronales reçus le 29 mai pour préparer la grande conférence sociale de juillet

"Il n'est pas question de faire des shows, des sommets sociaux qui durent une heure ou deux, où chacun s'exprime, on repart et il ne se passe rien", a assuré le chef du gouvernement au micro de RTL. Le Premier ministre recevra donc le 29 mai chaque organisation patronale et syndicale séparément, avec les trois ministres Michel Sapin (Travail, Emploi, Formation professionnelle et Dialogue social), Marylise Lebranchu (Réforme de l'Etat, Décentralisation et Fonction publique) et Marisol Touraine (Affaires sociales).

"Ensuite, avec l'ensemble de ces organisations, il y aura une conférence de la méthode que je présiderai et qui définira comment nous allons nous y prendre pour préparer la grande conférence sociale qui aura lieu avant le 14 juillet" sur l'emploi, les salaires, les conditions de travail, les retraites, a précisé M. Ayrault. Ce "calendrier" social sera présenté mercredi par M. Ayrault en Conseil des ministres.

La Caisse des dépôts ne sera pas confiée à Xavier Musca

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a déclaré mercredi sur RTL que la direction de la Caisse des dépôts serait confiée à "quelqu'un dans la cohérence de la politique du président de la République", et donc pas à l'ancien secrétaire général de l'Elysée, Xavier Musca. Xavier Musca est une "personnalité parfaitement respectable" et "il lui sera proposé, comme à d'autres personnalités très importantes qui ont servi le gouvernement précédent dans un esprit républicain (...) d'autres fonctions", a-t-il précisé.

Pour le Premier ministre, il faut à la tête de la Caisse des dépôts "quelqu'un qui est dans la cohérence de la politique du président de la République" afin notamment de "préparer" la "création d'une banque publique d'investissement". L'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, avait affirmé mardi que nommer à ce poste Xavier Musca serait "un acte de grande élégance, et très républicain". Interrogé sur le maintien à leurs postes de plusieurs hauts fonctionnaires, dont les patrons de la police nationale et du renseignement intérieur, Frédéric Péchenard et Bernard Squarcini, Jean-Marc Ayrault a confirmé qu'ils "seront remplacés". "Il ne s'agit pas de règlement de comptes" ou "de chasse aux sorcières" mais, a-t-il expliqué, "il y a quelques postes stratégiques où les personnes qui sont nommées doivent être en cohérence parfaite avec les orientations politiques qui sont celles du président de la République. Donc il y aura quelques nominations", "c'est la cohérence, en matière économique, cohérence en matière sociale, et de police et de justice".

La Cour des comptes va effectuer un rapport sur perspectives de croissance réelles

Le Premier ministre a également rappelé les objectifs de réduction du déficit qui doit aboutir à un retour à l'équilibre budgétaire en 2017. Interrogé sur l'objectif de réduire le déficit à 3% du PIB en 2013, M. Ayrault a répondu: "nous agissons en conséquence (...) c'est ce que nous souhaitons".

"Toutes les mesures prises aujourd'hui, comme sur les retraites, sont financées soit par des économies, soit par des recettes nouvelles", a-t-il assuré. "Simplement, je ne connais pas encore exactement la situation du pays, c'est pour cela que j'ai demandé au premier président de la Cour des comptes (Didier Migaud) de me transmettre un rapport sur le budget 2012 et les perspectives de croissance réelles", a ajouté Jean-Marc Ayrault. "Je ne suis pas sûr qu'on nous ait caché quelque chose, mais il peut y avoir des impasses, je ne fais pas de procès, la Cour des comptes est là pour dire la vérité", a-t-il fait valoir.

"On ne redressera pas les comptes publics (...) sans croissance, on voit bien que beaucoup de choses dépendent de l'Europe", a-t-il noté. La Cour des comptes remettra fin juin son audit sur l'état des comptes publics et l'exécution de la loi de Finances 2012, et non d'ici le 1er juin comme annoncé la semaine dernière par le gouvernement, avait annoncé mardi le premier président de la Cour, Didier Migaud.

Polémique Aubry : les propos qui lui sont prêtés n'"impressionnent absolument pas" Ayrault

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a assuré mercredi que les propos prêtés par le Canard Enchaîné à Martine Aubry, qui l'aurait qualifié de "naze", ne l'impressionnaient "absolument pas", réaffirmant travailler "en bonne intelligence" avec la Première secrétaire du PS.

Dans son édition de mercredi, l'hebdomadaire satirique rapporte que la maire de Lille aurait refusé d'entrer au gouvernement en raison de la personnalité de M. Ayrault. "Je n'allais pas travailler sous les ordres de ce naze!", aurait-elle dit, selon Le Canard. Mme Aubry a vivement démenti mardi soir.

Interrogé mercredi sur RTL, Jean-Marc Ayrault s'est montré indifférent à cette polémique.

"J'ai vu ça, mais ça ne m'impressionne absolument pas", a réagi le chef du gouvernement, soulignant qu'il avait déjeuné à Matignon avec Martine Aubry vendredi, avant d'animer en commun mardi une réunion devant les députés PS.

Chef de file du groupe PS à l'Assemblée pendant 15 ans, il a argué travailler "en bonne intelligence" avec Mme Aubry "depuis plusieurs années".

"J'ai aussi des affinités, parce qu'elle est maire de Lille et moi j'ai abandonné mes fonctions de maire de Nantes. On a fait beaucoup de choses de même nature, et on partage beaucoup de choses en commun", a-t-il fait valoir.

"Donc le reste ne m'intéresse pas (...). On va faire tout ce qu'il faut pour donner au président de la République cette majorité" lors des législatives des 10 et 17 juin. "Le reste, ça ne m'intéresse, ça ne m'impressionne pas (...). Ce qui m'intéresse, c'est la mission qui est la mienne", "c'est réussir demain le redressement du pays", a répété Jean-Marc Ayrault.

Il a confirmé qu'il tiendrait deux meetings communs avec Martine Aubry, dans leurs fiefs respectifs de Nantes et Lille, précisant qu'ils se tiendraient les 2 et 7 juin.

"Je suis le chef de la majorité, personne ne conteste cela, Martine Aubry l'a encore dit hier. Elle dirige le Parti socialiste et elle va mobiliser les socialistes. Et nous avons dit et redit que c'est comme cela que les choses se feraient", a argué M. Ayrault.

L'absence de Mme Aubry du gouvernement Ayrault avait constitué la principale surprise lors de l'annonce de sa composition la semaine dernière.

Commentaires 25
à écrit le 25/07/2012 à 18:09
Signaler
plus ca va, plus le doute s'installe, nous avons a faire a des incompetents, c'est clair ou allons nous. ca n'est pas avec du reve que l'on va solutionner la crise, on parle de l'espagne de l'italie et notre pib a nou, on n'en oarle jamais ce n'e...

à écrit le 02/06/2012 à 17:39
Signaler
et les polypensionnés, ils y pensent, ????? c'est pour quand la proratisation et l'élimination des années incomplètes dans le calcul du SAM ?????? Dois-je vendre ma maison pour vivre dans 25 m2 et supprimer ma bagnole ????

à écrit le 29/05/2012 à 12:46
Signaler
Uniquement pour le privé, le calcul des retraites est basé sur les 25 meilleures années de revenus. Injustice totalement invraisemblable hors légalité. Il est urgent un de revenir minimum aux dix meilleures années avec effet rétro-actif pour les retr...

à écrit le 24/05/2012 à 21:48
Signaler
j ai commençe de travailé a 16 ans il me faut encore travaillè un an et demis malgre que j'ai 42 ans de cotisation au total je ferais 43 ans et demi ça tous les gouvernements confondus s'en moque c'est honteux pas de justice dans ce foutu pays

à écrit le 24/05/2012 à 21:45
Signaler
et ceux qui on commençe a 16 ans et qui on deja fait 42 il faut qu'ils attendent 60 ans soit 43 ans et demi de cotisation c'est les oublies de la reforme comme sous le gouvernement precedent honte a vous les elus

à écrit le 24/05/2012 à 16:09
Signaler
Jean marc Ayrault a t il évalué aussi le cout des femmes seules qui sans emploi a 55 ans donc sans aucune chance d'en avoir un après, sont obligées puisqu'elles n'auront pas leur totalité d'années a 60 ans, d'aller jusqu'a 65 ans avec un RSA ???? ell...

à écrit le 24/05/2012 à 11:40
Signaler
La retraite à 60 ans sans interruption de carrière ne va profiter qu'aux fonctionnaires, tous les salariés du privé ont connu des périodes de chômage et/ou de formation en début et/ou fin de carrière. Encore une grosse inégalité en perspective d'auta...

le 24/05/2012 à 13:20
Signaler
Tu aurais dû être fonctionnaire dans ce cas..

à écrit le 24/05/2012 à 8:29
Signaler
A quand l'élection de députés qui nous représentent vraiment et ne sont les fonctionnaires à la solde du gouvernement? Et une assemblée nationale qui ne soit plus à la merci des humeurs du Président de la République?

à écrit le 23/05/2012 à 20:48
Signaler
C'est un gouvernement d'esbroufe. Il médiatise la baisse de 30% du salaire de ministre, mais la masse salariale ministérielle augmente de 10%?.

le 24/05/2012 à 1:22
Signaler
@toccata: raisonnement un peu simpliste, car normalement, avec plus de gens on fait plus de choses. Reste en effet à voir les résultats avant de se prononcer. Personnellement, je pemnse qu'in politique en vaut un autre et qu'il ne faut pas se faire d...

à écrit le 23/05/2012 à 19:41
Signaler
quand on voit toutes les injustices qu'il y a pour les retraites sur les montants de pension perçues , on se demande si on est en République ou si on a fait un retour à l'Ancien régime avec ces privilègiés qui se cramponnent à leur privilèges .... ...

à écrit le 23/05/2012 à 16:43
Signaler
On suppose que toutes les nouvelles dépenses faites dans la précipitation seront financée par des euros-déficits.

à écrit le 23/05/2012 à 16:09
Signaler
Prendre en compte les périodes de chômage, de maladie, etc. Pourquoi pas les périodes à la plage aussi !! Faut quand même pas exagérer. Que l'on laisse partir les gens, quel que que soit leur âge, qui ont effectivement cotisé pendant 42 ans, pas de p...

à écrit le 23/05/2012 à 15:49
Signaler
Pour réduire le déficit, il va augmenter les dépenses concernant les retraites. Et demain, il va baisser les retraites parce qu'on ne pourra plus financer les déficits. Sacré gestionnaire ! Au lieu de perdre du temps avec le dialogue social où la seu...

à écrit le 23/05/2012 à 15:48
Signaler
Pas de croissance sans décrue fiscale. Faut être complètement cinglé pour entreprendre dans le pays le plus taxé au Monde. Bien sur les Ayrault et Cie ne paient pas d'impôts, indemnités non imposables obligent, c'est donc facile pour eux de taxer les...

à écrit le 23/05/2012 à 15:06
Signaler
ils vont faire un décret pour quelque chose qui existe déjà avec la dernière réforme des retraites. C'est du bla-bla, comme tout le reste ... Alors qu'à la réforme, M. Ayraud n'était pas d'accord, ils changent d'avis comme de chemises.

le 25/05/2012 à 15:45
Signaler
de toute façon avec lui, il n'y a pas de dialogues, c'est comme au conseil municipal, ou les réunions de quartier, tout est fait à l'avance.

à écrit le 23/05/2012 à 14:20
Signaler
-"Nous avons évalué le coût de cette mesure à un milliard d'euros, nous l'avons financée (...). " pourquoi ni y a t'il pas la suite? je me demande comment il finance?? -"Il ne s'agit pas de règlement de comptes" ou "de chasse aux sorcières" mais, a-...

le 23/05/2012 à 16:22
Signaler
EN 2017 + D'ARGENT DANS LES CAISSES RETRAITES..DONC POUR CEUX QUI PRENNENT LEUR RETRAITE A 60 ANS SE SERA JUSTE POUR VIVRE 5 ANS..APRÈS NOUS LÉCHERONS LES MURS EH OUI...

à écrit le 23/05/2012 à 14:20
Signaler
-"Nous avons évalué le coût de cette mesure à un milliard d'euros, nous l'avons financée (...). " pourquoi ni y a t'il pas la suite? je me demande comment il finance?? -"Il ne s'agit pas de règlement de comptes" ou "de chasse aux sorcières" mais, a-...

à écrit le 23/05/2012 à 14:20
Signaler
-"Nous avons évalué le coût de cette mesure à un milliard d'euros, nous l'avons financée (...). " pourquoi ni y a t'il pas la suite? je me demande comment il finance?? -"Il ne s'agit pas de règlement de comptes" ou "de chasse aux sorcières" mais, a-...

à écrit le 23/05/2012 à 14:12
Signaler
reforme des retraites est un mot a BANIR la meme retraite pour tous ....si le PS EST LOGIQUE un seul FRANCAIS

à écrit le 23/05/2012 à 12:44
Signaler
C'est amusant ! On peut comparer la politique de gauche au tango argentin : un pas en avant et deux en arrière. Comme on dit chez nous : "folles promesses tiennent les fadas joyeux" . Loin des critiques systématiques, on peut comprendre l'attrait du ...

à écrit le 23/05/2012 à 10:31
Signaler
Il va resoudre la quadrature du cercle, ce nouvel Einstein.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.