Négociations sur l'emploi : l'accord sur la "flexisécurité" en 10 points

L'accord sur une réforme du marché du travail est désormais sur les rails. L'objectif : donner plus de sécurité aux salariés et plus de souplesse aux entreprises. Pour s'en faire une idée, voici les principaux points de cet accord.
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 "Flexisécurité". Un mot pout tenter de concilier nécessité de flexibilisation pour les entreprises dans un contexte de recherche de compétitivité et de sécurité pour les salariés alors que le chômage n'a pas cessé d'augmenter depuis 19 mois. François Hollande avait donné trois mois aux représentants du patronat et des salariés pour trouver un accord en vue d'une réforme du marché du travail. Après des blocages, celui-ci a finalement été arraché vendredi 10 janvier au soir, deux syndicats y marquant toujours leur opposition (F0 et CGT). Reste au gouvernement le soin de traduire ces principaux points dans un projet de loi qui devrait être présenté le 6 ou le 13 mars, et au législateur, celui de voter le texte. Voici les principaux points du compromis sur lesquels ils s'appuieront:  

Côté salariés

? "Taxation" des CDD

C'était le dernier point d'achoppement sur lequel le patronat a finalement cédé. Pour les contrats à durée déterminée dits de "surcroît d'activité", il est proposé que la part patronale des cotisations chômage soit augmentée. Répartition : 3 points pour les CDD inférieurs à un mois, 1,5 points pour ceux de 1 à 3 mois. Les CDD d'usage (travail saisonnier par exemple) obtiendraient une dérogation avec une surcotisation limitée à 0,5 points.  Ce point s'accompagne d'une concession : pour l'embauche d'une personne de moins de 26 ans ou, selon les accords de branche, d'un intérimaire en CDI, l'entreprise serait exonérée de ces surcotisations pour une période de 3 à 4 mois selon sa taille. 

? Un minimum pour le temps partiel

Sauf cas particulier et avec un lissage sur l'année, un contrat à temps partiel devra prévoir une durée d'au moins 24 heures par semaine.

? "Droits rechargeables à l'assurance-chômage"

Afin que les chômeurs puissent conserver une partie de leurs reliquats, cette mesure devrait être inscrite dans la renégociation en 2013 de la convention Unédic.

? "Mobilité volontaire sécurisée"

Dans les entreprises de plus de 300 personnes, les salariés ayant plus de deux ans d'ancienneté pourront aller "découvrir un emploi dans une autre entreprise" tout en ayant l'assurance de pouvoir retrouver leur emploi après.

? "Compte personnel de formation"

Ce compte, utilisable par des chômeurs, serait transférable, et alimenté à raison de 20 heures par an dans la limite de 120 heures.

? Des salariés dans les organes de décision des grands groupes

Un à deux salariés obtiendraient une voix délibérative dans les organes de décision des grands groupes (5.000 salariés en France ou 10.000 dans le monde).
Par ailleurs, les représentants de salariés auront accès à une "base de données unique" (investissements, rémunérations, flux financiers, sous-traitance, etc.) pour "anticiper", grâce à un "dialogue renforcé", les évolutions de l'entreprise.

? Santé

L'accord prévoit un accès généralisé à une complémentaire santé collective (financée pour moitié par l'employeur) avec un panier "minimum": 100% de la base Sécu pour une consultation, 125% pour les prothèses dentaires et un forfait optique de 100 euros par an. Mise en place avant le 1er janvier 2016.
Pour les chômeurs, les droits santé et prévoyance seraient maintenus pendant un an.

Côté entreprises

? Des licenciements facilités?

Pour les plans sociaux, leur procédure et leur contenu serait "fixé" soit par un accord majoritaire entre employeur et syndicats, soit par une homologation administrative dans les 21 jours, avec des délais de contestation maximum préétablis.
Si l'accord est validé par la loi, les restructurations seraient également facilitées. La mobilité interne à salaire et niveau de qualification égaux deviendrait obligatoire si un accord de l'entreprise le prévoit. En cas de refus, cela pourrait conduire à un licenciement pour "motif personnel".

? Accords "de maintien dans l'emploi"

En contrepartie de l'engagement de limiter les licenciements, une entreprise en difficulté pourrait conclure un accord majoritaire pour "ajuster" temps de travail et rémunérations pendant deux ans. Si elle licencie moins de 10 salariés, elle n'aurait pas à passer par un plan social pour pouvoir réaliser ces "ajustements". En cas de rétablissement des comptes de l'entreprise, les bénéfices économiques devront être "partagés" avec les salariés.

? CDI intermittent

Une expérimentation d'alternance entre périodes travaillées et chômées serait lancée dans trois secteurs pour les entreprises de mois de 50 salariés.

Commentaires 39
à écrit le 06/09/2013 à 17:46
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Bonjour, De l'aide... un conseil... nous étions 12 salariéss au 30 juin 2013, l'employeur a négocié 3 ruptures conventionnelles avec nos cadres. Nous ne somme plus que 9 et notre société qui appartient à un grand groupe a lancer un plan de licenciem...

à écrit le 14/01/2013 à 11:44
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Un encore scandaleux qui n'est socialiste en rien, un comble. Il vient à rebours de l'histoire, les entreprises auraient du faire les plans de licenciement il y a 5 ans. Maintenant si on ne veux pas être comme en 1929 il faudrait réembaucher massivem...

le 14/01/2013 à 13:43
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Nous sommes en France des consommateurs qui ne comptent plus aux yeux des grands groupes, car déjà bien équipés (3/4 tv, 2 voitures,ect...). L'idée est simple : faire de la France un pays producteur à valeur ajoutée et à bas coût afin de vendre à for...

le 14/01/2013 à 18:59
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les grands groupes ont été financé par l'état, par exemple pendant les 30 glorieuses ! ensuite quelle valeur aura l'euro si tous les citoyens sont au chômage ? le marché captif est la seule garantie de pérennité des grands groupes, la croissance ell...

à écrit le 13/01/2013 à 18:17
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Que vient faire les complementaires santé dans la flexi securite? Pourquoi pas les tickets repas l'arbre de noel ?

à écrit le 13/01/2013 à 15:28
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Le CDI intermittent va avantageusement remplacer le CDD renouvelable. Les employeurs peuvent enfin reorganiser le travail sans que les salariés puissent prétendre à une modification substantielle de leur emploi. En cas de difficulté économique les em...

le 13/01/2013 à 17:54
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Accord scandaleux par la faute, habituelle, de la CFDT, syndicat patronal et non ouvrier. Rien n'est gagné pour les entreprises car cet accord doit passer au Parlement courant février/mars et les députés PS ne devraient pas accepter certains points e...

le 14/01/2013 à 0:51
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Et quand l'entrepreneur réussit, il peut assumer seul aussi le fruit de sa compétence ? Ah non, on me dit que c'est impossible dans mon oreillette. Vos propos ne sont que mépris pour les vrais entrepreneurs. Jamais je ne considérerai que je suis seul...

à écrit le 13/01/2013 à 13:52
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Moi j ai 10 personnes qui bosse chez moi et leurs job c est de faire de la complémentaire santé pour les particuliers !! Alors avec une complémentaire obligatoire pour tous en 2016 !! Je vais devoir licencier 10 personnes et je suis pas un assure...

à écrit le 13/01/2013 à 10:50
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Les droits rechargeables vont engendrer une baisse des salaires... Le droit à la formation existe déjà avec le DIF portable... La taxation des CDD devrait porter sur les entreprises qui embauchent qu'en CDD et en abusent... Bref peu de contre-parties...

à écrit le 12/01/2013 à 22:00
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D'accord pour la flexibilité, mais sans un système permettant de compenser la perte de salaire, comment feront les salariés voyant passer leur rémunération de 1000 euros à 800 euros, pour payer un loyer de 500 ou 600 euros, plus toutes les dépenses c...

le 13/01/2013 à 0:40
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Ce point là, de la diminution du temps de travail en cas de difficultés de l'entreprise et donc de la rémunération est fâcheux. Car le salarié, en travaillant sera dans une situation pire qu'un chômeur avec son salaire réduit, et les mêmes coûts de d...

à écrit le 12/01/2013 à 20:02
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Tant qu'on ne peut pas virer quand on veut, on n'engagera pas, nous les TPE. Trop de risque, en cas de problème, de mettre la clé sous la porte avec un salarié qui ne s'adapte pas, même après la période d'essai. Pour les grandes entreprises, elles on...

à écrit le 12/01/2013 à 16:27
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La Taxation des CDD courts peut paraitre pour beaucoup une avancée, les membres du forum émettent de fortes réserves sur cette mesure. En effet les contrats saisonniers sont exclus de cette taxation. Nous tenons à rappeler que la moyenne des contrat...

à écrit le 12/01/2013 à 16:07
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Les TPE qui représentent la moitié des emplois sont bien entendu les éternelles oubliés ... pas grave : on embauchera pas... et il faudra bien un jour que le gouvernement se décide à facilité la flexibilité des petites boites !!! Moi s'il n'y a pas d...

à écrit le 12/01/2013 à 15:54
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Revoyez votre copie le patron à des devoirs et le salarié des droits..... J embaucherai quand cas de force majeur trop compliqué et trop coûteux de débauche même avec les licenciement à l amiable...... Plus il sera facile de débauche plus je pourra...

à écrit le 12/01/2013 à 14:24
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La précarité pour les uns, la sécurité pour les autres: deux poids, deux mesures. Et que fait-on du droit au travail?

le 13/01/2013 à 17:35
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en CDD, point de logement, ni pouvoir accéder à la propriété.....la MORT de tous les projets de vie !!!!!!!! ne pas oublier cela aussi

à écrit le 12/01/2013 à 14:13
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Nul de chez nul. Personne n'y gagne, tout le monde y perd ! Il faut arrêter ces délires technocratiques. Liberté d'embaucher, liberté de licencier, point. Si une entreprise peut facilement licencier, elle embauche plus facilement. Le problème en Fran...

à écrit le 12/01/2013 à 13:52
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Elle est ou la securite? C sympas que les frais pour les couronnes soient rembourse a 100%,mais je ne vois pas trop le rapport,et a cote de ca,ca sera plus facile de licencier....Encore une fois les salaries sont les dindons de la farce. La cgt et fo...

à écrit le 12/01/2013 à 13:50
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Les mesures "côté entreprise" paraissent extrêmement limitées, le patronat n'a rien obtenu. Quand les inactifs élisent des socialistes, finalement, les entreprises doivent payer.

le 03/03/2013 à 9:28
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C est quand les patrons des grands groupes licencient pour ce faire plus de fric que les salaries deviennet des inactifs, et quand tout les inactifs descendrons dans la rue c est vous qui deviendrai inactifs

à écrit le 12/01/2013 à 12:40
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Qui sont les incapables du patronat qui ont signé des accords pareils ??? J'aurai préféré une reforme par oukaze décret du gouvernement: ils auraient pris leur responsabilité et prouvé une fois de plus leur incompétence en terme de régulation économi...

le 12/01/2013 à 13:11
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un billet d'avion pour les USA n'est pas trés cher pour un petit patron triste comme vous

le 12/01/2013 à 14:03
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Faudrait lui donner le mode d'emploi pour licencier à notre petit patron excede. Visiblement il a des lacunes dans ce domaine.

le 12/01/2013 à 14:05
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Attendons de voir le texte qui sera applicable: "ne crions pas avant d'avoir mal" comme on le dit... Dommage qu'on doive attendre encore des mois, il est visiblement plus facile car plus rapide d'aller faire la guerre au Mali que de mettre la pressio...

le 12/01/2013 à 14:15
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Pour quelle raison devrait-on quitter le pays si on n'est pas d'accord avec la caste des fonctionnaires (bien payés, des mois de vacances, sécurité de l'emploi totale, retraite très élevée, etc - sur le dos des travailleurs du privé) ?? Vous êtes pro...

le 12/01/2013 à 14:27
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@olala : +1 Et il voudrait qu'on le plaigne. Si moi je ne pars pas c'est que je sais qu'ici je ne risque pas mon boulot tout les jours, selon le bon vouloir de sa seigneurie le patron. Je ne prend pas la porte après un vif échange ave mon patron, je ...

le 13/01/2013 à 17:39
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OUVRIERS =KLEENEX!! la désespérance! "chouette" !!vues sur l'avenir=QUEDALLE, SUPER que du bonheur !!!

à écrit le 12/01/2013 à 12:26
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Les syndicats, c'est pas ma tasse de thé ! comme ancien patron , j'avais " inventé " une prime, que j'appelais de "flexibilté" à savoir: un employé qui pouvait être polyvalent, SUR LE MEME LIEU DE TRAVAIL, devait prétendre à percevoir cette prime! ex...

à écrit le 12/01/2013 à 12:05
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tout çà pour çà! Cet accord ne changera rien au fait qu'employer aujourd'hui est un risque trop élevé pour la moitié des employeurs: Il y a le cout du travail (en fait surtout des charges sociales) et l'impossibilité de licencier . Il ne s'agit pas d...

à écrit le 12/01/2013 à 11:01
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"Dans les entreprises de plus de 300 personnes, les salariés ayant plus de deux ans d?ancienneté pourront aller ?découvrir un emploi dans une autre entreprise? tout en ayant l?assurance de pouvoir retrouver leur emploi après." N'y aurait-il pas une e...

le 12/01/2013 à 12:33
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@Paulo Faut pas prendre les responsables du Medef pour des idiots. Si ce point d'accord a ete accepte c'est parce que c'a ne les penalise en rien. Dans la situation actuelle et à ce niveau de chomage, vous connaissez beaucoup de salariés pouvant fai...

le 12/01/2013 à 14:37
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Il y a des secteurs ou il n'y a pas beaucoup de candidats, malgré le chomage. J'ai connu cette forme de chantage mais, à l'époque, les salariés prenaient leurs risques car il n'était pas question de le reprendre après. Le Medef a aussi un problème de...

le 12/01/2013 à 16:11
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Bravo à Mme Parisot ennemie des PME et TPE. Un accord taillé sur mesure pour les grandes entreprises. Comment les représentants de l'UPA et de la CGPME ont-ils pu accepter un accord aussi défavorable aux PME et TPE ? Cet accord ne permettra de créer ...

le 12/01/2013 à 18:04
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Sa y est ! La quenelle est glissée... Au tour des retraites maintenant.

le 12/01/2013 à 19:36
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La Mutuelle universelle risque de faire disparaitre les Mutuelles Santé. Des centaines de chomeurs en plus à pole emploi.

le 13/01/2013 à 8:55
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Je pense que dans cet acord,il manque quelque chose(pas de licenciements pour toutes entreprise qui fait des bénéfices.inciter les entreprises à embaucher,par des aides à l'embauches). Répartitions des bénéfices en trois:un tiers aux actionnaires,un ...

le 13/01/2013 à 17:51
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@andré : répartition des pertes et des couts de fermeture/dépollution en 3 aussi ...

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