
Les défenseurs de l'exploration des gaz de schiste ont trouvé un soutien de taille. La prestigieuse Académie des Sciences a publié un avis le 21 novembre dans lequel elle recommande "le lancement d'un effort de recherche soutenu dans le domaine", car, selon ses membres:
"Dans le contexte actuel de transition énergétique, la question des gaz de schiste mérite d'être examinée."
Gains de compétitivité
Les partisans de l'utilisation de cette ressource, qui serait présente en grande quantité dans le sous-sol en France, estiment qu'elle permettrait de réaliser des économies substantielles. Et donc d'améliorer la compétitivité de l'industrie française.
Or, son exploitation et même la mise à l'étude de celle-ci sont interdites dans l'Hexagone depuis une loi de 2011. L'actuel chef de l'Etat a promis à plusieurs reprises de maintenir cette interdiction imposée en vertu du principe de précaution. Une partie des scientifiques craint en effet que le procédé utilisé pour extraire le gaz de schiste, la fracturation hydraulique, ne soit dangereuse pour l'environnement.
Créer une autorité scientifique indépendante
Un risque que l'Académie des sciences n'occulte pas. Le Comité de prospective en énergie, à l'origine de cette note propose d'ailleurs de créer "une autorité scientifique, indépendante et pluridisciplinaire de suivi des actions engagées pour l'évaluation des ressources et des méthodes d'exploitation".
Dans un premier temps, elle propose même de procéder à des tests dans des "zones déjà fracturées de vieux bassins charbonniers", ce qui permettrait d'éviter d'avoir à fracturer le sol.
Protéger l'eau
Son premier sujet de préoccupation: l'eau. L'exploitation du gaz de schiste nécessite de très importants volumes d'eau et comporterait des risques de contamination des nappes phréatiques.
Aussi, la gestion de l'eau "doit prendre en compte la disponibilité des ressources, le recyclage des eaux et la prévention des contaminations par les eaux de forage", souligne l'Académie.
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