Social, fiscalité, assurance chômage.. Pierre Gattaz de plus en plus gourmand

Le président du Medef demande au gouvernement une baisse quasi immédiate de la fiscalité pesant sur les entreprises. Il attend aussi avec impatience une diminution du coût du travail, via un transfert du financement de la politique familiale. Il prévient aussi que le Medef souhaite "tout mettre sur la table" lors de la prochaine négociation des règles régissant l'assurance chômage.
Jean-Christophe Chanut
Le président du Medef exige une baisse des prélèvement obligatoires pour que les entreprises française ne "décrochent pas".

Pierre Gattaz, le président du Medef, a de la suite dans les idées. Il ne lâchera pas le gouvernement tant que celui-ci ne lui aura pas donné des gages sur le niveau des prélèvements obligatoires pesant sur les entreprises. Il même fait de ce chantier sa priorité absolue. Et pour bien enfoncer le clou Pierre Gattaz a conditionné sa participation aux Assises sur la fiscalité des entreprises qui doivent s'ouvrir en janvier à la promesse que ces prélèvements obligatoires seraient abaissés.

"Notre point de vue, c'est que nous souhaitons qu'il soit clairement affiché une baisse des prélèvements obligatoires des entreprises", a déclaré le président du Medef. Le gouvernement avait annoncé la tenue d'Assises de la fiscalité des entreprises pour refondre l'ensemble des prélèvements dont elles font l'objet, après l'échec de la tentative d'instauration d'un impôt sur l'excédent brut d'exploitation, refusé par le patronat juste avant le bouclage du projet de loi de Finances pour 2014, fin septembre.

Lire aussi: "Politique fiscale moins d'impôts pour les entreprises..."

Une baisse des prélèvements sur les entreprises dès 2015

Entre-temps, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé en novembre qu'il souhaitait une "remise à plat" de toute la fiscalité française et a reçu à cet effet syndicats, patronat et élus. Il a toujours affirmé que si réforme il y avait, elle se ferait à prélèvements constants. Or, le président du Medef continue de marteler que la France est au bord du décrochage par rapport à ses principaux concurrents et partenaires.

"Je le répète, il y a 100 milliards de trop qui pèsent sur les entreprises françaises ". Très clairement, le dirigeant patronal souhaite que dès l'élaboration du projet de loi de finances 2015, le gouvernement s'engage sur le chemin de la baisse des prélèvements obligatoires

Dans le même ordre d'idées, et c'est le deuxième chantier prioritaire de Pierre Gattaz, le Medef exige également des avancées rapide le financement de la protection sociale. Là aussi, il attend toujours de la part du gouvernement la saisine du Haut conseil pour le financement de la protection sociale.

Dans le collimateur, les 32 milliards qui pèsent sur les entreprises pour financer la politique familiale. Pierre Gattaz exige qu'un autre mode de financement soit trouvée, exonérant les entreprises, afin d'alléger le coût du travail.

Lever les freins à l'emploi

Le troisième chantier est un peu nouveau : le Medef souhaite, déjà, rouvrir le dossier de l'emploi et du marché du travail, "afin d'étudier tous les freins à l'embauche ". Concrètement, il s'agirait d'étudier avec le gouvernement les moyens d'aller plus loin dans la " flexibilité" que ce qui avait été négocié dans l'accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013. Une première idée serait de remettre en question les seuils sociaux dans les entreprises (à 10, 20 ou 50 salariés) qui décourageraient les recrutements. Une vieille antienne patronale.

Pierre Gattaz, souhaite également s'attaquer à un quatrième chantier : la simplification des règles administratives. A cet égard, il s'est félicité du projet d'accord sur la formation professionnelle, finalisé samedi 14 décembre à l'aube, qui va dans ce sens.

La renégociation de l'assurance chômage va être sportive

Last but not least, le président du Medef veut " tout mettre sur la table" à l'occasion de la prochaine renégociation de la convention d'assurance chômage qui fixe les droits des demandeurs d'emploi. Cette négociation débutera le 17 janvier. Pierre Gattaz souhaite que les régimes particuliers d'indemnisation des intermittents du spectacle et des intérimaires soient abordés.

L'objectif du Medef est de parvenir, dans un premier temps, à ne plus creuser les pertes du régime d'assurance chômage qui, actuellement, perd près de 5 milliards d'euros par an. Au total, fin 2013, le déficit cumulé du régime s'élèvera à près de 18 milliards d'euros. Pour Pierre Gattaz "le pragmatisme doit l'emporter sur le dogmatisme pour inciter les chômeurs à reprendre un emploi ".

La dégressivité des allocations sera certainement un des paramètres mis en avant par le Medef, comme d'ailleurs les conditions d'ouverture des droits à l'assurance chômage. Il va encore y avoir du sport, tant ce sujet est sensible. Le chômage étant toujours et encore la première préoccupations des Français.

 

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 14
à écrit le 17/12/2013 à 23:35
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C'est tellement facile et confortable de revendiquer de manière unilatérale !...

à écrit le 17/12/2013 à 20:19
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Puisqu on parle fiscalité : 91% de la population exige un changement de politique. Nous avons un problème d offre. Pour les retraites on entend dire le jeune paiera et on augmente les cotisations. Alors bienvenue en enfer dans cette Europe du maximu...

à écrit le 17/12/2013 à 20:05
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"le pragmatisme doit l'emporter sur le dogmatisme pour inciter les chômeurs à reprendre un emploi ". Monsieur GATTAZ, J'ai 54 ans, j'ai travailler sans interruption comme une daube depuis l'age de 17 ans. Depuis mes 51 ans c'est la galère,...

le 18/12/2013 à 1:36
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ne pas oublié que vos années de cotisations sont tels qu'une assurance voiture ou logement, donc sinistre et remboursement, vos indemnités de chômage sont un du !!! et pas l'inverse comme le prétendent certains...

à écrit le 17/12/2013 à 19:55
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Il faut en effet transférer les cotisations famille vers l'impôt mais la TVA n'est pas le bon choix car c'est de la solidarité (les rentiers qui ne consomment pas doivent contribuer). Un transfert vers la CSG à salaires nets constants permettrait d'a...

le 17/12/2013 à 20:30
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Et les rentiers des aides sociales ne contribuent pas car consommer avec le pognon des autres ne produit rien sinon une croissance artificielle.

à écrit le 17/12/2013 à 18:33
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Bizarre, ce monsieur ne fait pas mention du dumping économique et fiscal de l'UE car la main d'oeuvre française est en compétition frontale avec celle de ses voisins moins disant.

à écrit le 17/12/2013 à 18:01
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son projet parait ambitieux et en dehors des idées sociales, mais son pragmatisme le conduit vers une des quelques orientations possibles pour le pays

à écrit le 17/12/2013 à 17:43
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je propose que les personnes qui n'ont plus rien à partir du 15 du mois exigent un peu plus de dignité de la part de ce monsieur.Vivement un gouvernement qui fasse taire ce genre de personnage

à écrit le 17/12/2013 à 17:40
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Pour une fois le MEDEF n'a pas tord en voulant inciter les chômeurs à se bouger. Pas mal !

le 17/12/2013 à 18:03
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se bouger OK je vous rappelle qu'il n'y a pratiquement pas de postes à pourvoir depuis 2 ans que je suis au chômage je n'ait pas eu la possibilité de travailler 1 heure

le 17/12/2013 à 18:22
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robin des bois ....pseudo tres mal choisi ... faut gouter a la m...pour savoir le gout qu'elle a ! un tit tour par la case chomeur te ferais pas de mal pour savoir ce que c'est

le 17/12/2013 à 18:24
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@ bof 2 ans au chômage, alors qu'il y a des tas d'offre d'emploi non pourvu !!! Je rigole !!!

le 17/12/2013 à 20:00
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Il faut soutenir les chômeurs qui avaient un faible salaire par contre il faut plafonner davantage les allocations (trop élevées pour les cadres). Il faut surtout aussi lever les freins à la mobilité par la formation et des indemnités de déménagement...

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