Services économiques à l'étranger : la Cour des comptes voudrait les réduire de 127 à 30

Pointant du doigt l'organisation du réseau, la juridiction administrative suggère un recentrage.
Malgré deux réformes depuis 2002, seules 22 implantations ont été jusqu'à présent effectivement supprimées.

"Le deuxième réseau de l'Etat (français) à l'étranger", qui regroupe les services économiques rattachés aux ministères de l'Economie, des Finances et des Affaires étrangères, est, selon la Cour des comptes, surdimensionné. Ses plus de 120 implantations devraient ainsi être réduites à "une trentaine", recommande la juridiction administrative, dans un référé adressé début septembre au gouvernement et publié mercredi 12 novembre.

677 agents pour un coût total d'environ 75 millions d'euros par an

Principale reproche formulée par le premier président de l'institution, Didier Migaud: "l'organisation du réseau (...) n'est pas optimale".

31 des 127 services économiques, implantés au total dans 108 pays, ont "un effectif très limité", soit trois agents ou moins. 20% des 677 agents employés, pour un coût total d'environ 75 millions d'euros par an, sont situés dans des pays représentant 2% des exportations françaises.

La valeur du parc immobilier estimée à 72,4 millions d'euros

"Certains services (sont par ailleurs) généreusement dotés au regard de leurs effectifs et de leurs missions", comme ceux de Bruxelles et d'Abu Dhabi, respectivement pourvus de budgets de 215.000 euros et 264.000 euros hors masse salariale, note la Cour.

Au total, la valeur du parc immobilier du réseau, composé de 101 logements "dont dix appartements à New York, six à Londres ou encore une villa à New Delhi, estimée à 14,2 millions d'euros", a été établie à 72,4 millions d'euros.

La Cour des comptes suggère un "recentrage"

Malgré deux réformes depuis 2002, et alors que les missions d'information et de promotion commerciales des entreprises françaises à l'étranger ont été attribuées à l'agence publique Ubifrance, qui compte 75 bureaux dans 56 pays, seules 22 implantations ont été jusqu'à présent effectivement supprimées.

Ainsi, la Cour des comptes préconise désormais un "recentrage au profit d'une trentaine de services de taille critique" complétés par une "représentation allégée" dans les pays "à moindres enjeux".

"Une stratégie offensive de développement international"

Le gouvernement ne semble pas y être opposé. Dans leur réponse en date du 3 novembre, les trois ministres concernés Emmanuel Macron, Michel Sapin et Laurent Fabius, ont certes défendu "une stratégie offensive de développement international". Ils ont néanmoins affirmé que cette recommandation "allait à l'encontre des orientations du gouvernement et de son action en faveur du redressement économique".

Commentaire 1
à écrit le 14/11/2014 à 17:04
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Si chacun de ces administratifs apporte en produits exportés de France plus de 110 mlns de rentrées fiscales!

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