L'inflation ralentit, au risque d'entraîner le rendement du Livret A. Élément clé pour fixer la rémunération du placement favori des Français, l'inflation hors tabac a en effet été nulle en 2014, selon les données publiées mercredi par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Elle est revenue au taux extrêmement faible de 0,1% sur un an, après +0,3% en novembre. Sur un mois, les prix à la consommation ont augmenté de 0,1% en décembre, après une baisse de 0,2% le mois précédent.
En conséquence, le taux de rémunération du Livret A devrait théoriquement reculer début février, pour tomber au niveau inédit de 0,25% l'an, contre 1,0% actuellement, si la formule permettant de le calculer est respectée par le gouverneur de la Banque de France. Depuis la création de ce produit d'épargne en 1818, sa rémunération n'a jamais été inférieure à 1,0%.
Une formule pas toujours appliquée
La formule de calcul du taux du Livret A prévoit que le rendement se calcule soit en intégrant à la fois les taux des prêts entre banques (marché interbancaire) et l'inflation, soit en ne retenant que la seule inflation, selon la solution qui offre le meilleur taux, en arrondissant au quart de point le plus proche. On aboutit ainsi à un taux de 0,25%.
Quel rôle a le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, dans ce dossier? S'il choisit de suivre la formule, celle-ci s'applique automatiquement. S'il souhaite y déroger, le dernier mot revient au gouvernement.
Rappelons à cet égard qu'à plusieurs reprises, cette formule n'a pas été appliquée, la dernière fois en date durant l'été 2014. L'inflation, alors déjà faible, aurait dû conduire à une baisse du taux du Livret A à 0,5%. Mais celui-ci avait finalement été ramené de 1,25% à 1,0%.
