La Banque du Japon a annoncé ce vendredi que son comité de politique monétaire avait décidé de laisser son taux directeur inchangé, au niveau de 0,10% auquel il se trouve depuis décembre 2008. Une décision prise à l'unanimité des huit membres présents et à l'issue d'une réunion de deux jours. Ce statu quo monétaire n'est pas une surprise, alors que les prix à la consommation au Japon baissent depuis sept mois, ce qui rend impensable tout relèvement du loyer de l'argent à court terme. Dans un communiqué, la banque centrale a précisé qu'elle maintiendrait "l'environnement financier extrêmement accommodant", tout en apportant "un soutien continu à l'économie japonaise pour qu'elle revienne sur le chemin d'une croissance durable et de la stabilité des prix".

Le gouvernement japonais de son côté a reconnu que le pays traversait en ce moment une période de déflation, qui pénalise l'investissement et nuit aux perspectives de bénéfices des entreprises. "Qu'on appelle ça déflation ou non, la récente chute des prix est mauvaise et préoccupante. C'est l'un des grands problèmes politiques à l'heure actuelle", a estimé le ministre des Finances Hirohisa Fujii.

La Banque centrale a voulu se montrer plus rassurante pour la suite. Elle entrevoit une reprise économique dans l'archipel, constatant un redémarrage de la consommation malgré le taux de chômage toujours élevé, une hausse des exportations et la fin du recul de l'investissement des entreprises. "L'économie japonaise redémarre grâce aux diverses mesures politiques prises dans le pays et à l'étranger, même si le rythme de la reprise auto-entretenue de la demande intérieure reste faible", a-t-elle indiqué dans son communiqué. Le Japon a connu son deuxième trimestre consécutif de croissance sur la période de juillet à septembre (+1,2% par rapport au trimestre précédent) après un an de profonde récession.

La prochaine décision de politique monétaire au Japon, qui sera en principe la dernière de l'année 2009, sera rendue le 18 décembre.