Elections de mi-mandat à hauts risques pour les démocrates

Les Américains votent ce mardi. Les républicains devraient ravir la majorité à la chambre basse et les démocrates espèrent un sursaut de dernière minute.

En deux ans, l'opinion semble s'être retournée contre Obama. Au terme d'une longue et souvent âpre campagne, les Américains votent mardi dans des élections de mi-mandat qui devraient signer la perte du Congrès par les démocrates et la remise en cause du calendrier législatif de Barack Obama.

Les craintes engendrées par une économie mal en point et le mécontentement face à la politique menée par l'administration Obama devraient offrir une victoire électorale aux républicains en passe de devenir majoritaires à la Chambre des représentants et peut-être même au Sénat.

Les enquêtes d'opinion et les analystes indépendants prédisent un gain d'au moins 50 sièges pour le parti de l'éléphant à la chambre, soit nettement plus que les 39 dont il a besoin pour prendre le contrôle de cette assemblée et renverser la présidente des représentants, Nancy Pelosi.

Les républicains devraient également enregistrer une forte progression au sein de la chambre haute bien qu'il paraisse difficile, mais pas impossible, qu'ils récupèrent les 10 sièges qui leur manquent pour disposer de la majorité.

Porté par une immense vague d'espoir, Obama avait largement remporté la présidentielle en novembre 2008. Les électeurs américains voyaient en lui l'homme capable de sortir les Etats-Unis d'une profonde crise économique, de réduire un taux de chômage demeurant élevé et de combler un déficit budgétaire abyssal.

Deux ans plus tard, de nombreux électeurs se sont retournés contre lui. L'opinion politique s'est orientée vers un mouvement spontané, aux accents populistes et aux thèmes conservateurs, le Tea Party, qui réclame une baisse des impôts, une diminution des dépenses publiques et exige moins d'Etat.

La prise de contrôle de l'une des chambres par les républicains va immanquablement se traduire par une situation de blocage législatif, une réduction de la marge de manoeuvre d'Obama et un durcissement du combat politique sur les questions de la baisse des impôts, de la lutte contre les changements climatiques et de l'immigration.


"Adversaires" et non "ennemis"

Les républicains ont déjà présenté un calendrier pour la réduction des dépenses, la réduction du déficit et la remise en cause de certains pans de la réforme du système de santé votée de haute lutte. Face à cela, Obama dispose de son droit de veto.

Les bureaux de vote fermeront à 18h (22h GMT) sur la côte Est, mais plusieurs heures seront nécessaires pour connaître les résultats.

Sont en jeu les 435 sièges de la Chambre des représentants, 37 des 100 sièges de sénateurs et 37 des 50 postes de gouverneurs.

Dans des dizaines de circonscriptions, le scrutin risque d'être trop serré pour pouvoir donner un résultat immédiat alors que la journée de lundi a été l'occasion pour nombre de candidats de mener un ultime baroud d'honneur avant de céder la parole aux électeurs.

Symbole de la situation délicate des démocrates, leur chef de file au Sénat, Harry Reid, se trouve au coude à coude dans la course à sa réélection face à la républicaine Sharron Angle.

L'ancien président Bill Clinton est, lui, venu soutenir Joe Manchin qui se présente en Virginie occidentale.

Dans huit Etats (Californie, Washington, Nevada, Wisconsin, Colorado, Pennsylvanie, Illinois et Virginie occidentale), l'issue du vote est particulièrement incertaine. Si les républicains l'emportent dans sept de ces circonscriptions, la majorité sénatoriale basculera dans leur camp.

Obama a sillonné quatre Etats au cours du week-end tentant de mobiliser l'électorat démocrate. Il est resté discrètement à la Maison blanche lundi.

Dans un entretien accordé à une radio, le président a reconnu qu'il aurait été préférable qu'il ait employé le terme d'"adversaires" et non celui d'"ennemis" pour qualifier les républicains lors d'une intervention la semaine passée.

John Boehner, qui pourrait remplacer Nancy Pelosi à la présidence de la chambre basse, a condamné le terme choisi par le chef de l'Etat lors d'un rassemblement dans l'Ohio.

"Il y a un mot pour qualifier les gens qui ont l'audace de parler pour défendre la liberté, la Constitution et les valeurs d'un gouvernement limité. Ce mot n'est pas ennemis. C'est patriotes", a lancé Boehner dans une déclaration faite à Cincinnati.

Les démocrates ont mené une campagne pour inciter leurs électeurs à se mobiliser mardi et certains comme Chris Van Hollen, chef de la commission de campagne, veulent croire à un sursaut de dernière minute.

"Les électeurs vont surprendre tous ces instituts de sondage de Washington lorsqu'ils vont se rendre aux urnes", a-t-il affirmé sur CNN.

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