Libye, Yémen, Bahreïn et Algérie à l'heure de la répression

Dans trois de ces pays, a police n'a pas hésité à ouvrir le feu sur les manifestants. A Alger, la police a dispersé samedi après midi un demi millier de manifestants.
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Loin de se calmer, les heurts se sont poursuivis dans plusieurs pays arabes, les régime autocratiques hésitant entre une sévère répression, qui a déjà fait plusieurs dizaines de morts dans l'ensemble des pays, et un timide début de négociations avec les représentants de l'opposition.
Ce samedi après midi, la tension était très vive à Alger, théâtre d'une nouvelle manifestation de l'opposition. Des policiers algériens ont dispersé samedi après-midi dans le centre d'Alger un demi-millier de manifestants qui, s'inspirant des mouvements de révolte qui secouent une partie du monde arabe, voulaient organiser un défilé au départ de la place du 1er-Mai. Plus tôt dans la journée, des manifestants, qui scandaient "Algérie, libre et démocratique!", avaient déjà été réprimés par les forces de l'ordre.
A Manama, capitale du Bahrein, les véhicules blindés ont quitté samedi la place de la Perle, quelques heures après un appel au dialogue lancé par le roi Hamad Ibn Issa al Khalifa. Des milliers d'opposants bahreïnis en liesse se sont rassemblés sur la place de la Perle, lieu symbolique de la contestation abandonné brusquement à la foule par les forces de sécurité. Plusieurs cortèges de manifestants avaient convergé dans la journée vers la place où la police venait, sur ordre du prince héritier, de relever l'armée qui en avait pris le contrôle en milieu de semaine lors d'une sanglante intervention.
Cette concession ne devrait toutefois pas suffire à l'opposition, qui réclame la démission du gouvernement et en particulier le départ de l'oncle du roi, le cheikh Khalifa ibn Salman al Khalifa, Premier ministre depuis l'indépendance en 1971. Le principal syndicat du pays, le GUBW (General Union of Bahraini Workers), a par ailleurs appelé à la grève à partir de dimanche, selon un membre de la branche aéronautique de la centrale. Le bilan des tensions et des manifestations de ces derniers jours au sein de ce pays, qui est un proche allié de l'Arabie saoudite et des Etats-Unis, s'élève à au moins 4 morts et plusieurs centaines de blesses.
Tout aussi tendue, la situation en Libye restait, samedi après midi, extrêmement préoccupante, le dirigeant Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 40 ans, affrontant un mouvement de contestation sans précédent dans l'est du pays. L'ONG internationale Human Rights Watch, basée à New York, a fait état samedi d'au moins 35 morts vendredi à Benghazi, selon des sources venant des hôpitaux et des témoins, ce qui porte à 84 selon son décompte le nombre de personnes tuées ces trois deniers jours en Libye. Toute nouvelle procession funéraire pourrait donner lieu à de nouveaux rassemblements de manifestants, enhardis par les soulèvements populaires en Tunisie et en Egypte qui ont eu raison des dirigeants au pouvoir depuis plusieurs décennies. Toutefois, Kadhafi dispose d'une marge de manoeuvre financière pour répondre aux demandes des manifestants et son pouvoir est respecté dans l'ensemble du pays, à l'exception de la région de Cyrène, près de Benghazi. Selon la société américaine de surveillance de l'Internet Renesys (www.renesys.com), l'accès à internet en Libye est bloqué depuis vendredi soir.
Au Yemen, des milliers de protestataires ont aussi défilé samedi dans les rues de Sanaa, la capitale du pays, pour réclamer le départ du dirigeant du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. L'armée a tiré sur le foule, provoquant la mort d'au moins un manifestant.
Quelques jours seulement après le changement de régime égyptien, le réveil de la poudrière arable suscite de nombreuse inquiétudes sur le plan international, lesquelles se traduisent par une montée des cours de matières précieuses. Ainsi, les cours de l'or ont touché un plus haut de cinq semaines vendredi et ceux de l'argent un plus haut de 31 ans.
 

Commentaires 5
à écrit le 22/02/2011 à 21:16
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Permettez moi de rectifier : "à l'heure ou on découvre la répression " tous les diplomates en poste savaient , mais le pétrole ou le gaz fluidifient tant les informations diplomatiques qu' elles en deviennent inutiles.

à écrit le 21/02/2011 à 10:01
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Avouez que, les sociétés, de cette actualité étrangère, sont toutes membres, de l'organisation de la conférence islamique et que les medias occidentaux appellent clairement, à étouffer, celle marocaine ; au détriment des Libyens, des Algériens, ...

à écrit le 20/02/2011 à 20:52
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Pour les démocrates: moi aussi je pensais que URSS était le meilleur pays au monde, libre, respectant l'égalité et la justice, et offrant les meilleurs conditions de vie à nous , les soviétiques' jusqu'aù jour où j'ai appris la vérité. Vous aussi ch...

à écrit le 20/02/2011 à 16:28
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L'Europe méditerranéenne n'est absolument pas prête à faire face à l'afflux de réfugiés politiques et économiques que tous ces troubles annoncent. C'est, 70 ans après, le scenario des vagues de réfugiés fuyant l'Espagne franquiste qui se profile.

à écrit le 20/02/2011 à 13:20
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Un immense bravo à tous ceux qui ont le courage de braver ces dictatures et leurs armées pour réclamer la liberté et la démocratie. Ils sont en train de créer un phénomène rare dans l'Histoire : la chute simultanée de plusieurs dictatures. C'est magn...

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