"La BCE s'appuierait sur le principe d'utilisation de la meilleure note disponible auprès des agences", écrit le le Financial Times après avoir interrogé un haut responsable du secteur financier. La banque centrale utilise quatre agences de notation - Standard & Poor's, Fitch, Moody's et DBRS - pour déterminer les garanties qu'elle accepte lors de ses opérations d'injection de liquidité.
La Banque centrale européenne a suspendu ses critères de notation pour ce qui concerne les titres des dettes souveraines grecque et irlandaise mais a fait savoir qu'elle cesserait d'accepter les obligations grecques en garantie si le pays devait faire défaut sur le remboursement de ses obligations. Cette décision pourrait laisser la porte ouverte à un accord de compromis sur la crise de la dette grecque dans la mesure où il n'est pas sûr que toutes les agences de notation relèguent la dette grecque en catégorie défaut.
Mais, lundi, Standard & Poor's a ajouté encore un peu plus à l'incertitude sur les efforts de la zone euro pour sauver la Grèce en faisant savoir qu'elle traiterait le plan français de rééchelonnement par échange de titres comme un défaut sélectif. De son côté, Fitch Ratings a laissé entendre qu'elle pourrait ne pas être aussi sévère que S & P. Elle a déclaré qu'elle pourrait ne pas abaisser la note grecque à défaut, ce qui laisserait à la BCE la possibilité d'accepter les obligations grecques.
Allemands et Français défendent le deuxième plan de sauvetage
Ce plan fait l'objet de nouvelles discussions en Europe. Ainsi, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, aurait affirmé à des parlementaires conservateurs que si les autres banques européennes prenaient exemple sur les banques allemandes et réinjectaient des fonds dans l'économie grecque, elles parviendraient à financer la moitié d'un second plan d'aide à la Grèce.
Les banques allemandes doivent apporter deux milliards d'euros en reconduisant le prêt arrivé à son terme en 2014. Un vote au parlement allemand sur ce deuxième sauvetage pourrait avoir lieu en septembre indique l'agence Reuters sur la base de déclarations émanant de membres du Bundestag.
Wolfgang Schäuble recevra François Baroin, son homologue français, jeudi pour évoquer ce plan de sauvetage de la Grèce. Le nouveau ministre français de l'Economie a voulu se montrer rassurant en défendant cette proposition. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour qu'il n'y ait aucun défaut de paiement, qu'il y ait un lien très direct avec la direction de la Banque centrale européenne et que tout cela se fasse sur la base du volontariat", a déclaré le successeur de Christine Lagarde lors de la conférence Europlace à Paris.
Amsterdam serait aussi prête à participer au second plan de sauvetage de la Grèce. Toutefois, "Nous voulons bien sûr être clairs sur le fait que nous ne participerons pas plus que les autres banques en Europe", a tenu à préciser le ministre des Finances des Pays-Bas, Jan Kees de Jager sur une chaîne néerlandaise.
La semaine prochaine, les ministres des Finances de la zone euro doivent se retrouver pour discuter des modalités d'un plan de sauvetage financé par des créanciers privés.