
Sortie d'une période de profonde récession, l'Espagne doit néanmoins augmenter ses recettes fiscales pour protéger ses services publics. Afin de soutenir durablement la reprise de son économie, elle doit également faire davantage d'efforts pour réduire son déficit budgétaire, préconise le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport annuel sur l'économie espagnole.
Une reprise destinée à se prolonger
Notant la reprise de la consommation des ménages et de l'investissement dans les entreprises ainsi que l'amélioration de la situation sur le marché de l'emploi, "grâce à la force des exportations et à l'amélioration notable des conditions sur les marchés financiers", l'institution présidée par Christine Lagarde écrit:
"La reprise a commencé au deuxième semestre 2013 et s'est renforcée au premier trimestre de cette année, l'économie enregistrant ses plus fortes croissances depuis 2008, à 0,4% du PIB par rapport au trimestre précédent. Nous nous attendons à voir la reprise se prolonger à moyen terme".
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Le Fonds reconnaît également les "progrès" de l'Espagne dans la réduction de son déficit public, qui atteignait 6,6% du Produit intérieur brut fin 2013.
Un déficit et une dette encore très élevés
Le FMI souligne toutefois que ce dernier reste "très élevé et que la dette, déjà supérieure à la moyenne de la zone euro, s'approche rapidement de 100% du PIB".
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Pour les réduire, il recommande notamment d'augmenter les recettes de la fiscalité indirecte, en s'attaquant par exemple aux taxes écologiques ou aux régimes spéciaux en matière de TVA.
Afin de stimuler la croissance et l'emploi, il conseille également à Madrid de diminuer progressivement l'impôt sur les sociétés. Il recommande également une "réduction des barrières de régulation qui contraignent l'activité des entreprises en Espagne" combinée à une "modération des salaires".
Quant à l'impôt sur le revenu, que le gouvernement Rajoy veut baisser l'an prochain, le FMI estime en revanche que la marge de manoeuvre est plus réduite.
Un chômage proche de son niveau record
Frappée doublement en 2008 par l'éclatement de sa bulle immobilière et la crise financière internationale, l'Espagne a subi deux récessions en cinq ans. Très affaibli, son secteur bancaire a dû bénéficier en 2012 d'un plan de sauvetage européen de 41,3 milliards d'euros, qui s'est achevé en janvier.
Le chômage, qui touche un quart des actifs, reste proche de son niveau record dans le pays. La dette publique pourrait atteindre 99,5% du produit intérieur brut (PIB) à la fin de l'année, selon les prévisions du gouvernement.
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