Les élections s'enchaînent et les déconvenues se répètent pour le parti d'Angela Merkel. La victoire du candidat vert Fritz Kuhn à Stuttgart a mis fin à 38 années de pouvoir conservateur dans la capitale du Land de Bade-Wurtemberg. En perdant la sixième ville d'Allemagne, la CDU/CSU ne détient plus que 25 des 80 grandes villes d'Allemagne (plus de 100.000 habitants), 3 des 16 capitales de Länder et une des 10 plus grandes villes d'Allemagne. Des statistiques inquiétantes quand on sait que les mandats de maire de grande ville sont les mandats les plus stratégiques de la politique locale après ceux des ministre-présidents des Lander.
« Nous avons un vrai problème avec nos villes »
« Depuis deux ou trois ans, un changement s'est opéré dans les mentalités. La victoire des Verts à Stuttgart est symptomatique : ils ont réussi à proposer une ligne à la fois conservatrice et moderne en matière de performance économique, d'éducation et d'environnement », explique Nils Diederich, professeur en sciences politiques à l'Université libre de Berlin. Dans ces grandes villes, où la personnalité des prétendants est essentielle, le parti d'Angela Merkel peine à présenter des candidats convaincants, notamment auprès des jeunes. « Nous avons un vrai problème avec nos villes », concède au quotidien économique Handelsblatt Marcus Weinberg, chef de la CDU à Hambourg et membre d'un groupe de députés chargés de trouver des solutions pour sortir la CDU de l'impasse.
Une incidence pour les législatives de 2013 ?
Concernant les Länder, la tendance est tout aussi forte aux élections législatives : depuis 2009, hormis dans la Sarre, les élections en Rhénanie du Nord - Land le plus peuplé d'Allemagne -, Bade-Wurtemberg, Schleswig-Holstein ou encore dans la Ville-Etat de Hambourg ont été autant de claques pour les conservateurs. Une série noire qui atteste de la perte de vitesse de la CDU/CSU.
Par ailleurs, les chrétiens-démocrates pourraient bientôt devoir se passer du soutien en voix de leur partenaire de coalition, les libéraux du FDP, à 2-3% dans les sondages. De quoi compromettre les chances d'Angela Merkel aux prochaines législatives de septembre 2013 ? Pas évident, d'après l'universitaire, « les sondages montrent que la CDU, grâce à Angela Merkel, peut l'emporter, mais les défaites successives à l'échelle municipale et régionale témoignent d'un sérieux affaiblissement du parti ». Les prochaines élections législatives en Basse-Saxe en janvier et en Bavière en septembre prochain, un test majeur, seront à ce titre cruciales pour la dynamique du parti juste avant les élections fédérales.
