L'appel de l'UE à Moscou pour le retrait de ses troupes est visiblement resté lettre morte. Des journalistes de l'AFP ont été témoins, lundi matin 10 novembre, de l'avancée de chars, de blindés et de camions sans plaque d'immatriculation vers la ville de Donetsk. Pendant la nuit, des tirs d'artillerie à proximité du centre-ville ont par ailleurs encore été entendus.
La situation sur le terrain s'est brusquement dégradée après la tenue des élections séparatistes le 2 novembre, qui ont remis en cause les accords de paix signés en septembre par Kiev et les séparatistes prorusses.
Le cessez-le-feu mis à mal
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a enjoint, dimanche 9 novembre, Moscou de retirer ses troupes de l'est de l'Ukraine et d'empêcher l'arrivée de tout renfort supplémentaire, estimant "très inquiétante" la présence de chars signalés la veille par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans les régions rebelles.
"J'appelle la Russie à assumer pleinement ses responsabilités à cet égard, y compris en empêchant tout mouvement de soldats, d'armes ou de combattants en provenance de son territoire vers l'Ukraine et en retirant d'Ukraine toutes troupes, armes et équipements sous son contrôle", a-t-elle poursuivi.
La Maison Blanche s'est également inquiétée dimanche 9 novembre de l'intensification des combats dans les régions séparatistes ukrainiennes, rappelant que toute tentative des rebelles de s'emparer de davantage de territoire constituerait une "flagrante violation" des accords de cessez-le-feu.