Après 92 ans, plus de Papandréou au parlement grec !

Les parlements élus en Grèce depuis 1923 avaient toujours eu un membre de la famille Papandréou dans leurs rangs. Mais la nouvelle Vouli n'en comptera pas. Retour sur une dynastie.
L'ancien premier ministre George Papandréou n'a pas pu être réélu dimanche.

La nouvelle Vouli (parlement grec) qui a été élue ce 25 janvier aura une particularité étonnante. Ce sera le premier parlement élu à ne pas disposer parmi ses députés de membre de la famille Papandréou depuis 1923, soit 92 ans. Le parti fondé le mois dernier par l'ancien premier ministre George Papandréou, le Mouvement des démocrates socialistes, n'a en effet obtenu que 2,44 % des suffrages exprimés, soit en deçà des 3 % nécessaires pour obtenir des élus.

Le premier Giorgos, le fondateur

C'est donc la fin d'une longue histoire commencée avec le grand-père de l'ancien premier ministre, Giorgos Papandréou, fils d'un pope d'Achaïe, au nord du Péloponnèse. Il se fait élire au début des années 1920 député dans le parti du « grand homme » de l'époque, Eleftherios Venizelos, pour qui il a combattu pendant le « Grand Schisme » qui a divisé le pays durant la première guerre mondiale. Devenu un personnage incontournable du centre-gauche, Giorgos se révèle rapidement un remarquable animal politique qui multiplie les portefeuilles dans les années 1920 et 1930. Exilé par le dictateur Metaxas en 1936, il revient en 1944 en Grèce dans les bagages des Britanniques et devient premier ministre. Après avoir participé à la première répression du mouvement communiste issu de la résistance, il démissionne de son poste, mais demeure au gouvernement jusqu'en 1952. Durant l'après-guerre civile, il demeure dans l'opposition mais parvient en 1964 à unir derrière lui l'ensemble de la gauche. Il doit rapidement démissionner sous la pression du très conservateur Roi Constantin II (frère de l'ancienne reine d'Espagne Sophie) et il est arrêté en 1967 lorsque la junte dite des colonels prend le pouvoir. Il meurt un an plus tard en résidence surveillée.

Andreas, le patriarche

C'est alors son fils Andreas, déjà très actif dans les années 1960, qui reprend le flambeau familial. Lors du retour à la démocratie en 1974, il unifie la gauche non communiste au sein du Pasok (« mouvement socialiste panhellénique) autour d'un discours très social et opposé à l'OTAN et à l'UE. En avril 1981, il remporte 48 % des voix et devient premier ministre. Il le restera jusqu'en 1989, puis le redeviendra de 1994 à 1996, date à laquelle il quitte la politique. II mourra peu de temps après.

George le deuxième

Mais son fils, George, né des amours américaines d'Andreas dans les années 1950, a déjà repris le flambeau. Député depuis 1981, il a déjà été plusieurs fois ministre dans les cabinets dirigés par son père. En 2004, il prend la tête du Pasok. Après une défaite en 2007, il l'emporte en 2009 et devient premier ministre. Ce troisième Papandréou chef du gouvernement annonce alors l'ampleur réelle du déficit grec. Il accepte en 2010 le « plan de sauvetage » du pays et les politiques d'austérité qu'il exécute. En novembre 2011, devant les nouvelles exigences de la troïka, il propose un référendum qui provoque des réactions indignées des dirigeants européens. Il doit alors démissionner sous la pression des Européens et de son propre parti pour éviter que les fonds ne soient coupés au pays. Il est cependant réélu député en juin 2012 sur la liste du Pasok. Finalement, il quitte en fin d'année dernière le parti fondé par son père pour créer son propre mouvement. Mais cette fois, il n'est pas élu. Ainsi s'est constituée la première Vouli sans Papandréou depuis 1923...

Commentaire 1
à écrit le 26/01/2015 à 14:47
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Voilà une nouvelle excellente.... Monsieur fera ? sans vergogne des conférences de standing à allonger le nez de Pinocchio jusqu'aux rives de l'outre-Atlantique..

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