Nouveau départ chez T-Online, nouveau plus bas pour l'action

Oubliées la "prime au leader" et la "taille critique" si chères aux investisseurs spécialisés dans les valeurs Internet. T-Online a beau être le premier fournisseur d'accès à Internet européen et compter près de 7 millions d'abonnés, la société n'en est pas moins exposée aux difficultés de certaines start-up mal établies sur leur marché. Vingt-quatre heures après la publication de résultats trimestriels jugés globalement décevants, la filiale Internet de Deutsche Telekom a laconiquement annoncé ce matin le départ de l'un des membres de son directoire. La direction de la communication du groupe est habituée à l'exercice : ce départ est le quatrième d'un dirigeant de T-Online en moins de deux mois et demi. Deutsche Telekom, maison-mère de T-Online, a indiqué dans un communiqué que Bernd Reichert-Berg, 48 ans, qui supervisait depuis février la distribution et les activités de services après-vente de sa filiale, "quittait" l'entreprise. Le groupe se refuse pour l'instant à donner des détails sur les raisons de ce départ. Même si celui-ci, aux yeux de nombres d'investisseurs, accentue l'incertitude autour de la stratégie de l'entreprise sur un marché en évolution rapide. T-Online est désormais sans président du directoire attitré depuis la fin du mois d'août. A l'époque, le titulaire du poste, Wolfgang Keuntje, avait abruptement quitté ses fonctions, officiellement pour convenances personnelles, officieusement - selon la presse - parce qu'il ne supportait plus l'ingérence du patron de Deutsche Telekom, Ron Sommer, dans sa gestion et qu'il était en conflit ouverte avec lui sur la stratégie à suivre. Quelques jours après Wolfgang Keuntje, c'était le tour du directeur du marketing et du directeur financier de claquer la porte, et d'abandonner leurs sièges à des proches de Ron Sommer. Le vice-président du conseil de surveillance de T-Online, également membre du directoire de Deutsche Telekom, Detlev Buchal, assure pour l'instant l'intérim de la présidence du directoire en attendant la nomination d'un successeur. Ces turbulences ne font pas l'affaire des actionnaires de T-Online. La capitalisation boursière de la société se situe désormais près de 30% en dessous du niveau retenu pour l'introduction en bourse, à la mi-avril. En fin de journée vendredi, l'action perdait 4,21% à 20,24 euros, après avoir inscrit en séance un nouveau plus bas historique à 19,50 euros. Les investisseurs avaient déjà manifesté leur déception hier après la publication des résultats trimestriels de T-Online. Les analystes soulignent notamment que T-Online tire encore la quasi-totalité de ses revenus (86% exactement) de ses activités d'accès à Internet, où les marges bénéficiaires sont de plus en plus comprimées par la guerre des prix, sans parvenir à augmenter les profits tirés des contenus et des activités de portail.
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