Parfumsnet, distributeur de parfums et cosmétiques sur Internet, a annoncé aujourd'hui la suspension de l'activité commerciale de son site français (parfumsnet.fr) "en raison des trop nombreuses procédures judiciaires" engagées contre lui. La société, basée à Barcelone, continue à commercialiser ses produits depuis l'Espagne et a mis en ligne une version française de son site parfumsnet.com.Parfumsnet.com était le premier à commercialiser sans agrément les produits des plus grandes marques de parfums et de cosmétiques. Il s'était ainsi attiré les foudres du groupe Yves Saint Laurent dès la sortie de www.parfumsnet.fr. A cet effet, le Tribunal de Commerce de Nanterre avait rendu début octobre un premier jugement en référé contre Parfumsnet, lui interdisant la commercialisation sans agrément des produits Yves-Saint-Laurent et Van Cleefs & Arpels. Les autres marques ont finalement suivi l'exemple Saint Laurent puisque "www.parfumsnet.fr fait actuellement l'objet de 16 procédures de référés" déposées par Yves-Saint-Laurent Beauté (groupe Gucci), L'Oréal, Clarins, Azzaro, Lolita Lempicka, groupe LVMH et Thierry Mugler. Pour la société, "la multiplication de ces procès risque de tuer le site parfumsnet.fr".Les dirigeants de Parfumsnet mettent en cause la spécificité française de la "distribution sélective", qui permet selon eux aux marques d'interdire aux distributeurs non-agréés de vendre leurs produits au nom de critères inadaptés à Internet. Patrick Raibaut, fondateur de la société, demande aux différentes marques de parfums et cosmétiques de "respecter le droit communautaire et de définir au plus vite des conditions objectives et qualitatives d'agrément adaptées aux opérateurs du marché Internet". Les grandes lignes du règlement européen sur les accords verticaux, adoptées au printemps, prévoient que les fabricants ne peuvent s'opposer à la vente de leurs produits en ligne mais exige des distributeurs le respect de "critères qualitatifs". Mais faute de définition précise de ces critères, le texte n'est pas encore appliqué. "Les marques doivent tenir compte de l'intérêt du consommateur et non défendre leur position en excluant de nouveaux acteurs et de nouvelles formes modernes de distribution", a déclaré le responsable du développement de Parfumsnet en France, Carlos Soler, à l'AFP.Créée en avril 1999, la société, basée à Barcelone avait procédé à une première levée de fonds de 2,5 millions d'euros. Elle devait boucler un deuxième tour de table cet automne d'un montant compris entre 20 et 30 millions d'euros. Présente dans 3 pays, la France, l'Espagne et l'Italie, la structure emploie une trentaine de personnes au total. Les salariés français ne risquent a priori pas de perdre leur poste car, selon le communiqué, la SARL Parfumsnet devrait transformer son activité pour réaliser du conseil en marketing et beauté auprès de la société mère espagnole.

latribune.fr

20 Oct 2008, 9:35

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