Le point sur ... la stratégie d’investis- sement

Les valeurs de croissance européennes connaissent depuis quelques jours un nouvel accès de faiblesse. Faut-il y voir une poursuite de la correction débutée à la mi-mars 2000 ? « Malgré le mouvement baissier dans lequel elles sont engagées depuis maintenant plus de quatre mois, il me semble que la correction des valeurs de croissance n'est pas tout à fait achevée. En dehors de quelques phases de rebond temporaires, la thématique de marché est en effet restée limpide depuis le milieu du mois de mars : les investisseurs se désengagent du secteur des TMT pour se renforcer sur les valeurs de rendement. « Ce faisant, ils corrigent les excès qui avaient été commis en fin d'année dernière et au début 2000. Il est intéressant de constater, à ce titre, que les valeurs technologiques européennes sont dorénavant en repli de près de 1% depuis le début de l'année, selon l'indice MSCI croissance. A l'inverse, les valeurs de rendement sont en progression de 4,6%. Une bonne partie du chemin est donc déjà réalisé, et les excès dans les niveaux de valorisation actuels sont sans commune mesure avec ceux commis dans les mois précédents. « Le plus important est peut-être de constater que toute cette phase d'assainissement s'est réalisée dans de très bonnes conditions. Les investisseurs ont pris leur temps pour réduire les excès de valorisation, évitant ainsi un krach boursier. Cette période est ensuite marquée par des volumes d'échanges toujours élevés, y compris pendant les mois d'été. Il s'agit en conséquence d'un mouvement ordonné, qui n'est probablement pas encore arrivé à son terme. »Dans cette thématique de marché, les valeurs cycliques restent étonnamment délaissées par les investisseurs. Pour quelles raison ?« Après avoir beaucoup souffert de l'engouement des investisseurs pour les valeurs de croissance, les cycliques n'ont effectivement pas réussi à profiter du retournement du sentiment de marché intervenu en mars. Une raison à cela : plusieurs statistiques ont persuadé les investisseurs que le ralentissement de l'économie américaine, évoqué depuis près de quatre ans, était enfin en passe de se concrétiser. Faisant peser une menace importante sur les valeurs cycliques, y compris européennes ... « Cette thèse du ralentissement a aujourd'hui été remise en cause par une batterie de chiffres (confiance des ménages, ventes au détail, taux de croissance au 2ème trimestre, ...) indiquant que le point d'inflexion n'était peut-être pas encore arrivé. « Notre sentiment est que les cycliques sont globalement sous-évaluées, même si l'hypothèse d'un ralentissement de l'économie américaine ne peut être exclue, particulièrement après que la Réserve fédérale ait relevé ses taux d'intérêt de 175 points de base. Ici comme sur les autres segments du marché, la prudence s'impose ... »Quels sont, dans ce contexte, les grands axes de la stratégie d'investissement de Sinopia ?« Nous essayons actuellement de diversifier au maximum nos investissements, même si certaines catégories de valeurs nous semblent plus intéressantes que d'autres. Raison de cette prudence, un certain nombre d'inconnues pèsent sur le scénario macro-économique. Si le ralentissement de la croissance américaine ne se concrétisait pas, par exemple, les taux d'intérêt pourraient repartir à la hausse et affecter les actions. « Globalement, nous pensons que les valeurs de croissance restent légèrement sur-valorisées, alors que les valeurs de rendement sont correctement « pricées ». Les plus attractives sont les cycliques, qui ont pour la plupart publié de bons résultats semestriels. Attention toutefois aux signes de ralentissement économique sur ce secteur ! »La nouvelle dégringolade de l'euro a-t-elle un impact sur les marchés actions européens ?« Il me semble que cet impact est plutôt positif. Nous estimons en effet que la dépréciation de l'euro apportera cette année entre 0,5 et 0,7 point de croissance à l'économie française. La vraie question est toutefois de savoir si la chute de la monnaie unique est de nature à renforcer les pressions inflationnistes dans la zone euro. Ce que nous ne pensons pas vraiment. En effet, le ralentissement du taux de croissance de la masse monétaire pèse en faveur d'un tassement progressif des tensions sur les prix dans les prochains mois. Dans ces conditions, les marchés actions ne peuvent que tirer parti de la baisse de la devise européenne. »
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