Le dépôt de bilan semble inévitable pour l'usine Bata de Moussey

L'espoir de voir leur entreprise échapper à un dépôt de bilan s'est un peu plus dissipé lundi pour les 875 salariés de Bata-Hellocourt en Moselle. L'usine, qui n'a plus le soutien financier du groupe Bata, devrait être en cessation de paiement dès le début du mois de juillet, selon des représentants syndicaux. Or, la loi française oblige toute entreprise qui est en situation de cessation de paiement à en faire, dans les quinze jours, la déclaration au greffe du tribunal de commerce. "M. Van Es a été clair: le dépôt de bilan aura lieu dès que l'usine sera en cessation de paiement, c'est-à-dire début juillet", a déclaré la porte-parole de l'intersyndicale Anita Marchal devant les salariés. La semaine dernière, John Van Es est devenu le quatrième PDG de Bata Moussey en quatre ans.Mme Marchal a en outre annoncé la nomination prochaine d'un administrateur judiciaire chargé de dresser un bilan qui devrait aboutir à "un plan de restructuration important", a indiqué Mme Marchal.Une fois le dépôt de bilan réalisé, Bata-Hellocourt devrait obtenir du tribunal de commerce une période d'observation pendant laquelle l'administrateur judiciaire essaiera de redresser la barre, ce qui pourrait donner lieu à la mise en oeuvre d'un nouveau plan social. S'il y parvient, l'entreprise pourra reprendre une activité normale après avoir apuré ses dettes.Si, au contraire, l'entreprise ne parvient pas à rétablir sa situation financière, le seul moyen de maintenir l'activité consistera à trouver un repreneur capable de la remettre à flot financièrement. Dans le cas inverse, le tribunal de commerce décidera la liquidation judiciaire de la société, entraînant le licenciement de l'ensemble du personnel.L'usine de Moussey, qui avait réussi à réduire ses pertes entre 1997 et 1999, a de nouveau vu son déficit se creuser en 2000. Pire, selon la direction, la situation s'est « dégradée » depuis le début de l'année en cours. Les pertes atteindraient un rythme moyen de 4 millions de francs par mois. Le fabricant ne parvient pas à sortir de la spirale négative du marché de la chaussure. En 2000, il a subi un déficit de production d'environ 15 % par rapport au seuil d'équilibre, estimé par les syndicats à 1,9 million de paires.Les tentatives pour sortir de la crise ont pour l'instant été vaines : 295 postes supprimés en 1997, politique de haut de gamme, sous-traitance pour le voisin Méphisto. Les échecs se sont aussi traduits par une instabilité managériale.latribune.fr, avec AFP
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