Alcatel ne parvient pas à rassurer

Rien n'enraye la chute de l'action Alcatel. Attaquée depuis plusieurs jours sur des craintes concernant le marché de l'équipement de télécommunications et la situation financière du groupe (voir ci-contre), elle poursuit jeudi son décrochage en cédant 17,7% à 2,51 euros en fin d'après-midi. Ce qui porte son repli à 87% sur l'année.Pourtant, l'équipementier a tenu à rassurer le marché. "Face aux appréhensions exprimées sur la situation financière des fournisseurs d'équipements de télécommunications, Alcatel tient à confirmer les éléments financiers fournis le 25 juillet dernier sur sa liquidité et sur le financement adéquat de ses opérations en 2003 et au-delà", a souligné un porte-parole du groupe. En juillet, Alcatel avait précisé qu'il possédait une trésorerie de 4,8 milliards d'euros pour un endettement net de 1,3 milliard en ajoutant: "nous avons renégocié les termes et conditions de nos lignes de crédit et notre programme de titrisation. Ces actions devraient nous permettre d'assumer les conséquences de la récente dégradation par les agences de notation et d'assurer le financement de nos opérations tout au long de l'année 2003 et au-delà."Bref, selon Alcatel, il n'y a aucun souci dans l'immédiat. Mais le marché ne semble pas de cet avis, surtout après les rumeurs de cession de ses 15% dans Thales (voir ci-contre). Selon Libération, Alcatel serait sur le point de céder à Dassault sa participation dans le groupe de défense. Or, pour certains professionnels, le fait de parler de cession de titres Thales mais aussi, comme cela s'est fait récemment, d'un possible rapprochement entre Astrium et Alcatel Space, prouve bien qu'il y a des problèmes de trésorerie.Les analystes veulent toutefois tempérer les excès du marché. "Le marché valorise Alcatel comme une société en faillite virtuelle. C'est vrai que le marché des télécoms s'est effondré mais cette réaction est exagérée pour le moment. Au pire, une crise de liquidités n'est pas attendue avant fin 2003", note l'un d'eux, cité par Reuters. Un avis partagé par Aurel-Leven. "Même dans un scénario de crise se poursuivant en 2003, nous estimons qu'Alcatel dispose des ressources nécessaires pour ne pas avoir à se refinancer avant 2004", note le bureau parisien. De fait, il estime à 5,1 milliards (hors cession de Thales et avec un cash de 3 milliards en début d'année) les ressources de 2003 pour des décaissements de 3,1 milliards. La marge de manoeuvre paraît donc assez large, d'autant que Thales pourrait rapporter 800 millions supplémentaires et Alcatel Space entre 500 et 800 millions.En revanche, quelques inquiétudes persistent sur le moyen terme. Car si le marché ne redémarre pas, Alcatel sera alors obligé de tenter un refinancement sans doute difficile.Certains estiment même que si le rythme de décroissance de 2002 (-20 à -25%) se poursuit l'an prochain, il faudra envisager un rapprochement avec Nortel ou Lucent. "A priori, les opérateurs devraient recommencer à investir fin 2003 début 2004. Mais faire une prévision aujourd'hui relève de l'exploit", déplore un analyste.
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