Greenspan cherche à rétablir la confiance

Après la chute enregistrée par les marchés ces derniers jours, l'intervention du président de la Réserve Fédérale Alan Greenspan devant la commission du Congrès était très attendue. Mais il semble que la montagne a accouché d'une souris. Le tableau de l'économie américaine dressé par le président de la Fed s'est révélé plutôt optimiste, mais est resté peu convaincant.Pour Alan Greenspan, l'économie a continué "à se développer" depuis quatre mois et ce développement va se poursuivre. La Fed s'attend ainsi à une bonne résistance des dépenses des ménages et à une reprise de l'investissement. La nette amélioration de la croissance de la productivité devrait permettre en effet aux entreprises de recommencer à investir. Ce mouvement sera également aidé, selon Alan Greenspan, par "l'amélioration attendue des perspectives de ventes et de profits ainsi que par les faibles coûts financiers et la baisse des taxes". Certes, des difficultés subsistent. Sans les minimiser, le président de la Fed s'est attaché à ne pas les mettre en relief. Il a ainsi admis que "de fortes incertitudes demeurent", mais, rejetant toute possibilité de "double-dip", il a affirmé que l'économie américaine était sortie du "bref et léger retournement de l'an dernier", ce qui permettait de juger de sa "forte capacité de résistance". Un optimisme qui se traduit dans les perspectives de croissance de la Fed, rappelées par Alan Greenspan : 3,5 à 3,75% de croissance du PIB en 2002 et 3,75-4% en 2003. Des chiffres nettement au-dessus des attentes des économistes, qui tablent plutôt sur 2,5-3% cette année. Mais évidemment, le président de la Fed était surtout attendu sur la crise de confiance des marchés. Là encore, rien de bien convaincant. Alan Greenspan a rappelé que le "système de l'économie de marché dépendait essentiellement de la confiance" et que tout devait être fait pour la rétablir. Après avoir expliqué la crise de confiance actuelle par la bulle spéculative des années 90, il a demandé que les présidents de firmes assument leurs responsabilité devant les actionnaires et les investisseurs potentiels. Le président de la Fed s'est donc dit favorable à des "ajustements à la structure de régulation actuelle de gestion des entreprises". Il a ainsi plaidé pour un système de régulation et de supervision "plus flexible" des marchés financiers ainsi qu'une surveillance "plus efficace" de la part du NYSE. Néanmoins, Alan Greenspan a assuré que "le pire en matière de scandales financiers était derrière nous" et il s'est voulu très rassurant.Ce discours n'a pas plus convaincu les marchés que ne l'avait fait celui de George Bush la semaine dernière. Certes, le président de la Fed a confirmé que les taux ne remonteraient pas tant que l'économie ne sera pas solidement ancrée dans la reprise. Mais les marchés le savaient et, désormais, ils interprètent cette stabilité des taux comme un signe de faiblesse durable de l'économie. Wall Street a donc plutôt mal réagi au discours d'Alan Greenspan. Une fois sa teneur connue, le Dow Jones reculait de 2,24% à 16h12 contre -1,36% une demi-heure avant. En fin d'après-midi, toutefois, l'indice se reprenait, ne perdant plus que 0,75%. Le Nasdaq, pour sa part, plus sensible aux informations positives pour la haute technologie apportées par les derniers chiffres de la production industrielle américaine (lire ci-contre), se maintenait dans le vert, gagnant environ 1,25% au même moment.Sur le plan monétaire, enfin, l'euro, qui a franchi hier la parité avec la devise américaine, a continué sur sa lancée, grigotant encore un peu de terrain, à 1,0080 dollar en fin d'après-midi.
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