SAP privilégie la rentabilité sur la croissance

Comme chez IBM (lire ci-contre), c'est l'impression d'une résistance relative à la dégradation du climat économique qui domine dans les résultats et les perspectives publiés ce matin par SAP. Le premier éditeur européen de logiciels d'entreprises a certes renoncé à faire une prévision de chiffre d'affaires pour cette année, mais la plupart des analystes en avaient déjà fait leur deuil. En revanche, le groupe vise toujours une marge opérationnelle de 21% sur l'ensemble de l'année, soit une hausse d'un point par rapport à 2001. Un objectif que, faute de croissance, la réduction des coûts devrait permettre d'atteindre. Adieu donc l'objectif d'une hausse de 5 à 10% du chiffre d'affaires annuel, déjà abaissé en juillet par rapport aux 15% prévus initialement ! SAP renonce désormais à établir la moindre prévision sur l'évolution de son chiffre d'affaires, expliquant que "l'environnement politique et économique général est actuellement imprévisible". Mais dans le flou ambiant, qui handicape tant Intel (lire ci-contre), la marge de SAP, elle, n'est pas compromise. L'objectif prioritaire des 21% peut être atteint, assure le groupe de Walldorf, "même si les ventes de 2002 restent relativement stables comparées à celles de 2001".Une stabilité qui reste à portée de main au vu des résultats du troisième trimestre, qui portent à 2% la hausse de l'activité depuis le début de l'année. Ainsi, la stabilité sur l'année peut être atteinte même si les ventes du quatrième trimestre venaient à chuter de 5%.Sur la période juillet-septembre, le chiffre d'affaires a progressé de 3%, à 1,702 milliard d'euros, malgré un recul de 3% des ventes de nouvelles licences, à 435 millions. La zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) reste la plus dynamique avec une croissance de 9%, contre 4% pour l'Asie-Pacifique. En revanche, les Amériques restent le point noir du groupe : le chiffre d'affaires y a chuté de 4% sur la période juillet-septembre, à 586 millions d'euros. SAP annonce d'ailleurs aujourd'hui la nomination de Bill McDermott, un ancien vice-président de Siebel Systems, à la tête de sa filiale SAP Americas.Le résultat d'exploitation du troisième trimestre, lui, à 316 millions d'euros hors charges liées aux programmes de stock-options, progresse de 57% sur un an, portant la marge opérationnelle à 19% contre 12% sur le même trimestre de 2001. Une amélioration obtenue notamment grâce à la baisse de 2% des effectifs en trois mois : le groupe ne comptait plus, au 30 septembre, que 28.909 salariés. Les coûts globaux du groupe, eux, reculent de 8% sur un an.En fin de journée à la Bourse de Francfort, l'action SAP rebondissait de 24,68% à 68,70 euros, ramenant son recul depuis le début de l'année sous les 55%.
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