Accord de principe sur la dette de MobilCom

Et l'attente continue... Après de multiples informations présentant comme probable, proche, puis imminent le déblocage du dossier MobilCom, France Télécom a confirmé ce matin que les banques créancières de MobilCom ont trouvé un accord sur le refinancement d'un prêt accordé à l'opérateur allemand. Mais le groupe français s'empresse de préciser qu'il n'a pas encore signé ce compromis. "Il n'y a pas d'accord formel signé. Nous avons été informés verbalement que les banques s'étaient mises d'accord. Il s'agit d'un accord de principe", a expliqué à l'AFP le porte-parole de France Télécom, Bruno Janet. Du côté de MobilCom, on estime simplement que l'accord est "un pas dans la bonne direction".Pour les investisseurs, ce "pas" ne constitue cependant pas une avancée suffisante : si MobilCom rebondit sur le Neuer Markt, gagnant 4,94% à 8,97 euros en fin d'après-midi, France Télécom poursuit son inexorable chute. En clôture, l'action du groupe recule de 14,07% à 12,89 euros, après avoir touché un nouveau plus bas historique à 12,76 euros. Le titre, qui affiche désormais un recul de plus de 70% depuis le début de l'année, souffre aussi de la vente par Deutsche Telekom des 1,8% du capital qu'il détenait (lire ci-contre).L'accord prévoierait qu'Orange lance rapidement une offre sur les 71,5% du capital de MobilCom que le groupe français ne possède pas. Cette offre valoriserait MobilCom à environ 10 euros par action, soit 652,87 millions d'euros au total. Un prix très nettement inférieur aux prétentions de Gerhard Schmid, fondateur, patron et principal actionnaire du groupe. Propriétaire, avec son épouse, de près de 40% des titres, il réclamait encore récemment 22 euros par action, une exigence ramenée il y a quelques jours à 18 euros par titre. Comme prévu, l'accord prévoirait la conversion de 90% des 4,7 milliards d'euros de dette dues aux banques signataires en obligations échangeables en titres France Télécom et retiendrait pour la conversion un cours de 45 euros pour l'action du groupe français. Soit plus de trois fois son prix actuel, ce qui laisserait une marge de manoeuvre à son PDG, Michel Bon... et exigerait sans doute beaucoup la patience de la part des banquiers. Ce montage est évidemment destiné à satisfaire les deux objectifs prioritaires affichés par France Télécom : éviter une dilution des actionnaires actuels en créant immédiatement de nouveaux titres et surtout ne pas alourdir la dette du groupe, qui dépasse encore 60 milliards d'euros. En outre, la conversion des obligations échangeables ne créerait que 19 millions de titres, ce qui maintiendrait la part de l'Etat français dans France Télécom à 51%.Pour les banques, parmi lesquelles Merrill Lynch, Deutsche Bank, ABN Amro ou encore la Société Générale, un tel compromis suppose de renoncer à 10% de leurs créances dans l'immédiat et repousse le délai de recouvrement du solde à une époque sans doute lointaine. Mais elle évite le scénario du pire : une faillite pure et simple de MobilCom fin juillet, date à laquelle les 4,7 milliards de dette concernés sont théoriquement exigibles.S'il écarte cette menace, l'accord ne résoudra pas tous les problèmes pour France Télécom : MobilCom a contracté plus de 1,1 milliard d'euros de crédit-fournisseur; notamment auprès de ses équipementiers de réseaux, Ericsson et Nokia, une dette qu'il faudra elle aussi renégocier. A plus court terme, le Français espère parvenir à évincer Gerhard Schmid de la présidence du groupe lors du conseil de surveillance prévu demain. Restera ensuite à le convaincre d'accepter de céder ses titres au prix offert par France Télécom. Car un refus de sa part ruinerait les efforts du Français et des banques. Le dossier risque donc encore d'empoisonner l'été de Michel Bon et de son équipe.
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