Large victoire en vue pour la majorité présidentielle

C'est une large victoire qui se dessine pour la droite, au lendemain du premier tour des élections législatives. Selon les chiffres définitifs publiés lundi après-midi par le ministère de l'Intérieur pour les 577 circonscriptions, la droite a rassemblé 43,62% des voix, contre 36,02% pour la gauche, 12,20% pour l'extrême droite, 2,74% pour l'extrême gauche et 5,43% pour les autres tendances. L'abstention s'établit en définitive à 35,58%. En termes de sièges à l'Assemblée, la prépondérance des partis soutenant le président de la République devrait évidemment être très supérieure. Alors que l'Union pour la Majorité Présidentielle (UMP) remporte à elle seule 33,37% des voix, les projections réalisées par les instituts de sondage donnent à l'ensemble de la droite entre 380 à 440 sièges sur 577. La gauche, pour sa part, n'en obtiendrait que 132 à 191. Si ces hypothèses se vérifient - le grand nombre d'abstentions au premier tour laissant planer une certaine incertitude quant au comportement des électeurs dimanche prochain - l'Union pour la majorité présidentielle (UMP), le nouveau parti créé autour de Jacques Chirac, détiendrait à elle seule la majorité absolue des sièges. L'UDF de François Bayrou, à l'inverse, ne semble pas en mesure de s'imposer, n'étant même pas assurée d'obtenir les vingt députés permettant de composer un groupe parlementaire. La droite peut se féliciter notamment d'avoir eu 56 députés élus dès le premier tour (contre seulement 2 pour le PS), alors qu'il n'y en avait eu que 11 en 1997. Parmi eux, les ministres François Fillon, Gilles de Robien, Hervé Gaymard, François Loos et Nicole Ameline, ainsi que le président du MPF Philippe de Villiers.Le président de la République semble ainsi en passe de réussir son pari: obtenir une majorité très confortable rassemblée autour de sa personne, et permettant d'éviter une nouvelle période de cohabitation. Parmi les surprises de ce premier tour figure le relativement faible score de l'extrême droite. Le Front national n'a pas confirmé sa percée de la présidentielle, ses candidats ne recueillant que 11,12% environ des suffrages exprimés, alors que le leader du FN avait obtenu 16,86% des voix au premier tour. Quant à son frère ennemi du MNR, ses résultats sont insignifiants et son leader, Bruno Mégret, est éliminé de la compétition dès le premier tour.Le FN ne pourra finalement se maintenir au second tour que dans 37 circonscriptions seulement, contre 131 en 1997. Selon les projections des instituts, le Front national aurait un maximum de deux députés. Les espoirs de Jean-Marie Le Pen de jouer les arbitres du second tour s'effondrent donc. Le président du Front National a d'ailleurs dès hier soir vitupéré le "système", affirmant que "la droite et la gauche sont de connivence pour se faire réélire et pour interdire à des millions de Français, ceux du FN, d'être représentés à l'Assemblée nationale". A gauche, le Parti Socialiste peut certes se féliciter de la bonne tenue de son électorat, qui représente 23,78% des suffrages, c'est à dire légèrement mieux qu'en 1997. Mais cela ne lui permettra pas d'éviter la perte de nombreux sièges à l'Assemblée, d'autant que ses alliés de la gauche plurielle subissent une véritable déroute. Le Parti Communiste, en particulier, a perdu plus de la moitié de son électorat par rapport à 1997. Il obtiendrait entre 8 et 17 sièges au second tour, selon les instituts, soit beaucoup moins que le minimum pour disposer d'un groupe à l'Assemblée. Ce serait ainsi la première fois depuis la Libération qu'il n'y aurait pas de groupe communiste à la Chambre des Députés.Les socialistes ne peuvent se consoler de la déroute communiste avec une montée en puissance de leurs autres alliés, les Verts. Ces derniers demeurent en effet à leur niveau de 1997 et pourraient obtenir entre 1 et 7 sièges.L'extrême gauche, pour sa part, ne retrouve pas ses scores de 10% du premier tour de la présidentielle, très loin de là: elle n'obtient que 2,74% des voix et ne devrait pas disposer de députés. Quant au Pôle républicain de Jean-Pierre Chevènement, ses résultats sont confidentiels (1,19% des exprimés) et son leader est lui même en ballottage défavorable à Belfort.Tentant de regonfler le moral des troupes, le premier secrétaire du PS, François Hollande, a affirmé lundi matin que les jeux n'étaient "pas encore complètement faits" après le premier tour des législatives, estimant que les abstentionnistes étaient le principal "réservoir de voix" pour la gauche au second tour. François Hollande, qui s'exprimait sur France 2, a reconnu néanmoins qu'"il y a toutes les conditions pour que le président de la République (Jacques Chirac) ait une majorité à l'Assemblée nationale".
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.