Mardi soir, alors que le président George Bush venait de prononcer son discours annuel sur l'état de l'Union, dans lequel il a certes parlé de l'Irak, mais seulement en fin de parcours et dans des termes finalement "classiques", et donné au contraire la part belle à l'économie, les commentateurs sur toutes les grandes chaînes de télévision américaines n'en avaient que pour la guerre. Pour la "détermination du président" face à la menace irakienne, sa "volonté de défendre la liberté" et de le faire "seul, de façon unilatérale" si les Alliés lui refusent leur soutien. Même chose dans les journaux le lendemain matin. De l'intellectuel New York Times au populaire New York Post, en passant par le national USA Today, ce n'était que cris de guerre. Au point que l'on peut se demander si les médias, qui ont inscrit à leur budget et déjà dépensé des sommes considérables pour la couverture de la guerre, ne veulent pas voir tout simplement le conflit éclater afin de rentabiliser leurs investissements ! Mais si la guerre ferait l'affaire des médias, elle ne favoriserait pas l'activité économique. On s'en souvient, lors de la première guerre du Golfe, les Américains, pourtant si prompts à dépenser, étaient restés des jours et des jours collés à leur écran de télévision, fascinés par cette guerre télévisée. Et pour l'heure, la seule perspective d'une guerre freine déjà les initiatives des entreprises. Comment embaucher ou acheter de l'équipement neuf, s'il n'est pas sûr que la demande soit finalement au rendez-vous ou si le prix du baril de brut s'envole ? Bref, à part la presse, tout le monde est inquiet. Même les soldats américains. Certains, craignant ainsi de ne plus être fertiles après une guerre en Irak, sont même allés déposer leur sperme à la banque avant de s'embarquer pour le Golfe il y a quelques jours...

latribune.fr

20 Oct 2008, 0:24

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